Thaïlande / Cambodge : la Croix-Rouge vient en aide à des milliers de personnes après les affrontements à la frontière

14-02-2011 Interview

Les affrontements armés entre la Thaïlande et le Cambodge ont provoqué le déplacement de quelque 30 000 personnes et fait plusieurs victimes dans les deux pays entre le 4 et le 8 février. Les autorités cambodgiennes ont par ailleurs maintenu un soldat thaïlandais en captivité pendant quelques jours.

     
    ©Reuters/Sukree Sukplang      
   
Distribution de secours aux personnes déplacées.      
               
    ©Reuters/Damir Sagolj      
   
Personnes déplacées en quête d’un abri temporaire.      
           
 
    ©CICR      
   
 

    Le CICR, la Croix-Rouge thaïlandaise et la Croix-Rouge cambodgienne sont intervenus pour atténuer les conséquences de ces combats sur le plan humanitaire. Jacques Stroun, chef de la délégation régionale du CICR à Bangkok, dresse le bilan de leurs activités.
 

  Qu’a fait le CICR durant cette période ?  

Nous avons travaillé en étroite coopération avec la Croix-Rouge thaïlandaise, la Croix-Rouge cambodgienne et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Notre priorité était de venir en aide aux personnes déplacées, qui avaient cruellement besoin d’articles de première nécessité. Les Sociétés nationales ont ainsi distribué des vivres, des bâches, des couvertures, des vêtements, des moustiquaires, des bouteilles d'eau et des seaux. Elles ont aussi pris l’initiative d’aider les autorités de leurs pays respectifs à s’occuper des personnes déplacées.

Pour sa part, le CICR a dépêché du personnel de santé et des ingénieurs hydrauliciens dans les deux pays afin qu’ils participent à une évaluation approfondie des conditions sanitaires et d’hygiène.

  Quel rôle le CICR joue-t-il lorsque des combats éclatent entre deux pays ?  

En sa qualité de gardien du droit international humanitaire (DIH), le CICR a pour mandat de porter assistance et protection aux personnes touchées par un conflit. Ce mandat lui a été confié par les États du monde entier. En tant qu’organisation neutre , nous pouvons dialoguer avec toutes les parties et aider à trouver des solutions aux problèmes humanitaires engendrés par les conflits.

Le 8 février, le CICR a visité un soldat thaïlandais capturé pendant les combats, et nos représentants étaient présents lorsqu’il a été libéré à Phnom Penh.

  Étiez-vous en contact avec les autorités cambodgiennes et thaïlandaises lors des combats ?  

 Nous avons fait part aux gouvernements des deux pays de nos préoccupations concernant la situation humanitaire. Une de nos priorités était de veiller à ce que les deux parties conduisent leurs opérations militaires dans le respect du DIH.

     

Que dit le DIH ?      
   
 
  • Les parties à un conflit armé doivent en tout temps faire la distinction entre civils et combattants, afin d’éviter des souffrances à la population civile et des dommages aux biens à caractère civil.

  • Les parties doivent limiter leurs attaques aux seuls object ifs militaires – les attaques contre la population civile ou les personnes civiles sont interdites.

  • Les personnes ne participant pas directement aux hostilités ne doivent pas être prises pour cibles, et leur bien-être physique et mental doit être préservé.

  • Les personnes ne participant pas directement aux hostilités ont droit à la protection et à un traitement humain en toute circonstance, sans aucune distinction de caractère défavorable.

  • Il est illégal de tuer ou de blesser un ennemi qui s’est rendu ou qui ne peut plus participer aux combats.