Géorgie/Fédération de Russie : les civils ont besoin de secours d’urgence dans les zones touchées par le conflit
16-08-2008 Interview
La situation humanitaire de milliers de civils touchés par le conflit en Géorgie demeure extrêmement grave. Lorsque la situation en matière de sécurité le permet, le CICR répond à la crise en acheminant des secours médicaux et des articles de première nécessité, en distribuant de l’eau et en améliorant les conditions de vie dans les abris pour personnes déplacées. Interview de Pascale Meige Wagner, chef du département du CICR pour l’Europe orientale.
Dans toute la région, des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les affrontements et la situation est extrêmement grave pour de nombreux civils contraints de quitter leur maison. Ces personnes ont besoin d’une assistance médicale, d’abris, de vivres, d’eau et d’articles essentiels tels que des ustensiles de cuisine et du savon.
Que fait le CICR pour venir en aide à ces personnes ?
Le CICR a déjà acheminé par avion près de 100 tonnes de secours dans la région touchée, notamment des médicaments, des secours médicaux, des articles tels que des couvertures, des jerrycans et des articles d’hygiène, des secours alimentaires ainsi que du matériel permettant d’approvisionner la population en eau potable. Le CICR transportera 320 autres tonnes dès la semaine prochaine. Une équipe chirurgicale du CICR est en place pour aider à soigner les blessés de guerre et un hôpital de campagne géré par la Croix-Rouge de Norvège devrait être opérationnel dans les prochains jours. Ce jeudi 13 août, des équipes du CICR ont continué à distribuer des secours dans les centres d’accueil à Tbilissi et aux alentours. Nous avons remis en état des systèmes d’approvisionnement en eau dans un centre collectif pour quelque 900 personnes et dispensé des secours d'urgence (notamment des couvertures et des articles d'hygiène) à environ un millier de personnes. Ce vendredi, des ingénieurs du CICR s’emploient à reconnecter les adductions d’eau à ces centres, dont bon nombre se trouvent dans des bâtiments abandonnés, et à assurer des conditions d’hygiène convenables en installant des toilettes, ce qui est plus que vital car un grand nombre des personnes qui affluent toujours dans ces abris n’ont pas eu accès à des installations sanitaires décentes depuis cinq jours.
En Ossétie du Nord, le CICR continue de coopérer avec la Société de la Croix-Rouge russe pour venir en aide à des milliers de personnes d’Ossétie du Sud déracinées par les combats. Des articles d’hygiène, des couvertures et des vêtements ont été fournis à la Société de la Croix-Rouge russe qui les distribue aux personnes dans le besoin. Le CICR a aussi fourni des trousses pour soigner les blessés de guerre.
Quelle est la situation en Ossétie du Sud ?
En ce moment, la situation sur le terrain ne permet pas au CICR d’accéder à l’Ossétie du Sud, mais les équipes du CICR sont prêtes à s’y rendre et attendent les garanties de sécurité nécessaires pour pouvoir être opérationnelles. L’accès aux zones situées en Ossétie du Sud et à certaines zones de Géorgie occidentale, où l’insécurité pose toujours problème, est vital pour que nous puissions évaluer les besoins et commencer à acheminer les secours.
Est-ce que le CICR visite ceux qui ont été faits prisonniers lors du conflit ?
Conformément au mandat du CICR, l’institution a officiellement demandé aux autorités russes et géorgiennes l'accès à toutes les personnes arrêtées ou capturées en relation avec le conflit. Nous restons en contact avec les deux parties sur la question.
Le CICR a visité deux pilotes russes blessés détenus par les autorités géorgiennes depuis lundi. Ces visites se déroulent conformément aux modalités de travail habituelles du CICR et les réunions ont lieu sans témoin. Chaque pilote a eu la possibilité d’échanger des nouvelles avec sa famille au moyen d’un message Croix-Rouge. Les deux soldats se porteraient bien.
Le CICR continue de demander l’accès à toutes les personnes capturées ou arrêtées en relation avec le conflit.