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Tadjikistan : les ravages des mines oubliées de la guerre

20-12-2001 Communiqué de presse 01/51

   

 
Zubaidullo a 14 ans. Son frère aîné est paraplégique. Lui-même a perdu ses deux jambes en sautant sur une mine au début du mois de novembre. Son père n'a pas eu le courage de dire la vérité à sa femme. Elle attend à la maison et pense que Zubaidullo la rejoindra bientôt, dès que les médecins auront soigné ses blessures. Dans cette région, une femme ne discute pas les ordres de son mari : elle ne risque donc pas d'aller à l'hôpital et de découvrir l'ampleur de la tragédie.

Zubaidullo fait preuve de beaucoup de courage et de maturité. D'entente avec son père, il a été amené par le CICR depuis la ville de Garm jusqu'à Douchanbé, la capitale, à 200 km de là, pour être équipé d'une double prothèse inférieure. Cela prendra plusieurs semaines. En effet, il devra subir d'abord une nouvelle opération mineure sur l'un de ses moignons avant que les prothèses puissent être fabriquées. Il y aura ensuite la période de rééducation pour lui apprendre à marcher avec ses nouvelles jambes. Zubaidullo le sai t. Mais il ne veut sous aucun prétexte retourner chez lui avant de pouvoir marcher, pour ne pas affronter le chagrin de sa mère. S'il peut lui montrer qu'il peut se déplacer sans aide, sa douleur en sera un peu atténuée.

En attendant, il sera hébergé par son oncle, qui habite Douchanbé. Le CICR et le Croissant-Rouge du Tadjikistan suivront tout particulièrement son cas. A ce jour, près de 1'250 amputés sur les 2'500 qui ont été recensés dans le pays ont déjà été appareillés. Au centre orthopédique géré par le CICR et la Croix-Rouge du Canada, Zubaidullo et son père ont pu constater qu'il est possible d'apprendre à marcher avec des prothèses. C'est donc avec un sourire plein d'espoir qu'ils ont regardé les nombreux patients en cours de rééducation qui s'entraînaient dans la salle d'exercices.