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Rapatriement de prisonniers marocains libérés, en images

01-09-2003

Le CICR a procédé au rapatriement de 243 prisonniers marocains libérés par le Front Polisario. Un photographe les a suivis, lors de ce retour à la patrie après de longues années d'exil. Le plus ancien a passé 28 ans comme détenu en Algérie.

 
   
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    Aéroport de Tindouf, Algérie    
      Les prisonniers marocains libérés attendent leur départ.      
   
    Réf. DZ-E-00007H      
     
   
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    Aéroport de Tindouf, Algérie    
    Ils montent dans l'avion affrété par le CICR.      
   
    Réf. DZ-E-00026H      
     
   
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    Aéroport de Tindouf, Algérie    
    Certains ont du mal à marcher par eux-mêmes, en raison de leur mauvais état de santé.      
   
    Réf. DZ-E-00018H      
     
   
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    Dans l'avion, entre Tindouf et Agadir    
    Les conversations sont rares, la tension et l'angoisse des voyageurs est palpable.      
   
    Réf. DZ-E-00038H      
     
   
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    Dans l'avion, entre Tindouf et Agadir    
    Certains réfléchissent à ce qui les attend à leur arrivée, chez eux.      
   
    Réf. DZ-E-00034H      
     
   
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    Dans l'avion, entre Tindouf et Agadir    
    D'autres retrouvent d'anciens camarades.      
   
    Réf. DZ-E-00051H      
     
   

Il est 6h00. Le DC-9 vient à peine d'atterrir sur le tarmac de l’aéroport de Genève qu'Ahmed Hersi, le coordinateur de vol du CICR, se précipite vers l’avion, autocollants CICR sous le bras. Ahmed et l'équipage échangent des sourires, car tous ont participé au précédent rapatriement de prisonniers marocains, en février dernier.

Pendant que le capitaine de l'avion s'occupe des formalités, Ahmed et un mécanicien apposent l’emblème du CICR sur le fuselage, pour en faire un véritable " avion du CICR " .

Après quatre heures de vol, c'est la côte algérienne. Puis nous survolons une mer de sable faite de dunes, de crevasses et de quelques arbustes qui poussent miraculeusement dans cette immensité ocre. Nous apercevons finalement Tindouf, où nous attend le premier groupe de prisonniers que visite régulièrement le CICR.

A l'aéroport de Tindouf, le pilote nous annonce une température de 40 degrés sur la piste. Nous sommes reçus par des policiers algériens à qui nous remettons nos passeports, puis allons aux nouvelles de nos collègues arrivés quelques jours auparavant pour la préparation de ce rapatriement.

Les places sont limitées et l’avion devra effectuer deux vols pour ramener les 243 prisonniers récemment libérés vers leur pays d'origine, le Maroc. Le délégué régional pour le Maghreb, Harald Schmid de Gruneck, nous informe que le premier groupe comprend 122 prisonniers: ce sont ceux dont l’état de santé est le plus précaire. Une demi-heure plus tard, deux bus arrivent de Rabouni avec ce premier groupe, précédés par Dorothea Krimitsas, la coordinatrice du CICR pour les activités liées à la détention.

Parmi les premiers ex-prisonniers qui descendent des bus, beaucoup marchent d’un pas mal assuré, en raison de leur condition physique. Ils se dirigent vers le contrôle de l'aéroport. Leurs visages sont fermés et ils n'échangent aucun mot. Dorothea et deux médecins du CICR, Mario Ombelli et Alain Vuilleumier, qui ont passé cinq jours avec les prisonniers pour préparer leur retour, les accompagnent jusqu’à la salle d’attente de l’aéroport. Ils remettent aux prisonniers des fiches de différentes couleurs, visant à faciliter l'identification de leurs pathologies.

  L'incertitude du départ  

L’atmosphère dans la salle d'attente est tendue: tous fixent l’avion par la seule ouverture qui donne sur la piste. Enfin, un soldat vient ouvrir la porte et le premier groupe de prisonniers se dirige en une longue procession vers la queue de l’avion, sans aucune précipitation. Ce n’est qu'au moment de monter sur l’échelle que naissent les premiers sourires et que sont prononcées quelques paroles de remerciements, dirigés à Harald. A bord, les prisonniers sont installés par les deux médecins, aidés par l’équipage. Il faudra presque une heure avant que le dernier homme ait bouclé sa ceinture.

     

Après le décollage, les visages commencent à se détendre et quelques conversations se font entendre: tous étaient en effet angoissés à l’idée que leur retour puisse être annulé au dernier moment. Puis, plusieurs sentiments, parfois contradictoires, s'expriment: la joie d’être enfin libéré se heurte à la tristesse de laisser des camarades derrière eux. Certains même se sentent coupables d’abandon.

Mais surtout, beaucoup se demandent comment ils vont être accueillis chez eux après plus de 20 ans de captivité. Le plus ancien à été capturé en janvi er 1975: il y a 28 ans qu'il n'a revu ni sa famille, ni son pays.

  Des nouvelles des familles grâce aux visites du CICR  

Pour tous ces hommes coupés du monde pendant de longues années, les visites de délégués du CICR étaient l'occasion de recevoir des nouvelles récentes de leurs familles. Ali, très fier, montre des photos de sa fille qui étudie aux États-Unis: " Grâce à ces visites, nous avons gardé un minimum de contact avec le monde extérieur " .

Après quinze minutes de vol, Harald annonce que l’avion est entré en territoire marocain: les sourires se multiplient, les ex-prisonniers s’interpellent et se congratulent.

Trente minutes plus tard, le DC-9 se pose sur l’aéroport d’Agadir, sur la côte marocaine. A peine la porte ouverte, des officiers s'engouffrent dans l’avion pour saluer et embrasser leurs camarades ex-détenus. D'anciens amis, même, se reconnaissent et se retrouvent avec beaucoup d’émotion. De leur côté, les autorités marocaines, remercient chaleureusement l’équipe du CICR pour son travail.

Enfin, le groupe du premier vol prend pied sur le sol natal, où il a droit à un accueil officiel, avant d'être pris en charge par des médecins et des infirmiers militaires. Les voyageurs présentant les pathologies les plus graves sont emmenés à l’hôpital en ambulance.

" Encore merci pour toute votre aide et que Dieu vous protège " lance Ali en s'éloignant de nous. " Et surtout, surtout, n’oubliez pas nos camarades qui sont restés là-bas . "

 
     
   
 

  Photos et texte  

09-2003 © CICR/Thierry Gassmann  
 

  NOTE: Utilisation professionelle de ces photos  
Ces photos sont à disposition de la presse pour utilisation dans des publications et d'autres médias.

Toutes les photos du CICR doivent être accompagnées de la mention
"© CICR" et du nom du photographe.