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Irak : le CICR continue de visiter des lieux de détention

07-10-2003 Point sur les activités

La violence, constamment présente, les tensions et l’incertitude que connaît l’Irak font qu’il est toujours plus difficile de mener à bien la mission humanitaire. Cependant, malgré tous ces obstacles, le CICR et ses partenaires continuent de réaliser un travail considérable.

L’insécurité qui règne en Irak a obligé les organisations humanitaires, dont le CICR, à adapter leur façon de venir en aide à la population. Le CICR concentre ses efforts sur les activités pour lesquelles il a un mandat spécifique conformément au droit international humanitaire, telles que les visites aux personnes privées de liberté, ainsi que sur l’assistance dans les situations d’urgence pour ce qui est de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et du domaine médical.

L’institution poursuit également sa coopération avec son partenaire local, le Croissant-Rouge de l’Irak, et s’emploie à renforcer les capacités de la Société nationale par le biais du financement et de la formation.

 
 
    Règles applicables dans un territoire occupé

    L’article 42 du Règlement concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre (La Haye, 1907) prévoit qu’ « [u]n territoire est considéré comme occupé lorsqu’il se trouve placé de fait sous l’autorité de l’armée ennemie... ». Les règles relatives à l’occupation sont complétées et développées dans la IVe Convention de Genève de 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.    
   
    Les devoirs de la puissance occupante sont notamment les suivants : rétablir et assurer, autant que possible, l'ordre public et la sécurité, fournir des vivres et une assistance médicale à la population, assurer et maintenir les établissements et les services médicaux, ainsi que la santé et l'hygiène publiques, et faciliter le bon fonctionnement des établissements consacrés à l'éducation. La puissance occupante devrait aussi permettre et faciliter les actions de secours entreprises par d'autres États ou par des organisations humanitaires impartiales si la population est insuffisamment approvisionnée.    
   
    Le CICR rappelle régulièrement aux puissances occupantes en Irak les obligations qui leur incombent en vertu de la IVe Convention de Genève.    

 
 

Même si le CICR a dû retirer des membres de son personnel en raison de l’insécurité, il continue de mener ses activités en Irak avec une équipe restreinte d’expatriés et d’employés irakiens basés dans les bureaux répartis sur l’ensemble du pays.

  Réagir face à l’urgence  

« Nous avons dû redéfinir notre manière de travailler pour tenir compte des risques », a déclaré Georges Comninos, qui supervise l’opération du CICR en Irak au siège de l’institution à Genève. « Cependant, nous effectuons malgré tout un travail considérable. Nous essayons aussi de suivre de près la situation humanitaire de façon à réagir rapidement dans les cas d’urgence, comme l’attentat meurtrier à la bombe perpétré contre une mosquée à Najaf fin août. » (Lire le communiqué de presse .)

Par ailleurs, le CICR visite régulièrement des lieux de détention en Irak, dont certains placés sous le contrôle des puissances occupantes. Toutes les personnes détenues dans ces lieux – qu’il s’agisse de prisonniers de guerre, d’internés civils, de détenus de sécurité ou de personnes soupçonnées d’infractions à la common law – sont protégées par la IIIe ou la IVe Convention de Genève, qui prévoient notamment le droit de bénéficier des visites du CICR.

En enregistrant des milliers de personnes privées de liberté, le CICR a pour objectif principal d’assurer le suivi de leurs conditions de détention – logement, soins médicaux, nourriture, approvisionnement en eau et assainissement – et d’examiner la manière dont les autorités traitent les détenus. (Pour en savoir plus sur les visites du CICR aux personnes privées de liberté .)

  L’angoisse des familles  

De nombreuses familles de détenus en Irak vivent dans l’angoisse de ne pas savoir ce qu’il est advenu de leurs proches. Grâce au travail du CICR, elles sont informées de l’endroit où se trouvent leurs parents détenus et peuvent ainsi rétablir le contact en leur envoyant un message Croix-Rouge.

« Cela est extrêmement important pour les familles, indique Georges Comninos. Souvent, les gens ne savent même pas qu’un de leurs proches a été incarcéré. Les familles sont donc extrêmement inquiètes et cherchent désespérément des informations sur le sort de leur parent. »

Depuis mars 2003, plus de 10 000 messages de ce type ont été échangés entre des détenus et leur famille. Ainsi, au cours de deux visites seulement dans des lieux de détention fin septembre, près de 1 300 messages Croix-Rouge ont été collectés auprès des détenus et plusieurs centaines leur ont été distribués.

Avec l’aide du Croissant-Rouge de l’Irak, les Irakiens ont envoyé et reçu au total plus de 21 000 messages Croix-Rouge depuis mars 2003.