Myanmar : situation précaire dans l'État de Rakhine en proie à la violence

13-11-2013 Point sur les activités N° 01/13

Les violences intercommunautaires sporadiques et les tensions persistantes privent bon nombre d’un accès aux services essentiels dans l'État de Rakhine. Le CICR et la Croix-Rouge du Myanmar aident les autorités locales à rétablir les moyens de subsistance des personnes touchées de part et d’autre de la fracture communautaire.

« La violence frappe à la fois la communauté musulmane et la communauté ethnique rakhine. Les moyens de subsistance sont durement touchés, et l'accès à l'eau propre et aux soins de santé est considérablement réduit. Des personnes sont également arrêtées en relation avec la violence », déclare Bart Vermeiren, chef adjoint de la délégation du CICR à Yangon. « Nous apportons une assistance humanitaire aux deux communautés, ne favorisant ni l'une ni l'autre, sans discrimination aucune. »
 

Fourniture de soins de santé essentiels

Depuis l’explosion de violence l'an dernier, le CICR et la Croix-Rouge du Myanmar gèrent un service de transport hospitalier à la demande dans Sittwe, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Le service s'adresse à toute personne ayant besoin de soins d'urgence et dont la capacité de se déplacer est restreinte en raison du couvre-feu ou de l’impossibilité de se rendre d’une ville à une autre. Une fois sortis de l'hôpital de Sittwe, les patients sont ramenés chez eux. Ce service fait partie d'un système mis en place avec les autorités sanitaires locales, qui approuvent tous les transferts de patients.

Le CICR coopère avec les services de santé locaux pour améliorer l'accès aux soins pour tous dans l’État. Il a fourni à l'hôpital de Sittwe, le seul centre de référence, un nouveau réservoir d'eau et une station de pompage qui garantiront l'approvisionnement en eau potable. De plus, l’institution a fait don de médicaments, de matériel et de secours de base, elle remet en état le système d'évacuation des eaux usées et prévoit de rénover le service des urgences et des consultations ambulatoires. Un travail similaire est prévu dans six autres hôpitaux locaux de l’État de Rakhine.

Le CICR soutient les centres de santé ruraux et cherche à prévenir les maladies, par exemple, en faisant don de moustiquaires aux femmes enceintes. Chaque mois, il couvre les frais de transport de quelque 180 sages-femmes afin qu'elles puissent atteindre les zones reculées où les services de santé sont limités.
 

Soutien à l’autosuffisance

Le CICR mène des projets qui favorisent le développement de sources de revenus. Ces projets, conçus conjointement avec les personnes à aider, vont de la distribution de kits de pêche et de la fourniture d’un soutien agricole à la distribution de bâtonnets de combustible pour pallier à la pénurie en bois de chauffage. Avec le début de la saison froide dans l'État de Rakhine, le CICR a l'intention de distribuer des couvertures aux personnes les plus démunies des deux communautés, ainsi que des articles ménagers de première nécessité, des semences de cultures d'hiver et des outils agricoles pour la production vivrière.

L'institution soutient également les efforts des communautés rurales visant à améliorer l’infrastructure par des projets « argent contre travail ».

En outre, l'accès à l'eau étant réduit dans les zones de réinstallation, les camps et les villages touchés par la violence, le CICR améliore les sources d’approvisionnement en eau et, conjointement avec la Croix-Rouge du Myanmar, achemine de l’eau par camion dans le centre de Sittwe.

 

Visites des lieux de détention

La violence dans l’État de Rakhine a donné lieu à un grand nombre d'arrestations. Comme ailleurs dans le pays, le CICR visite des lieux de détention et tient des discussions bilatérales avec les autorités sur les conditions de détention. Le cas échéant, il améliore les infrastructures « eau et assainissement » et s’efforce de faciliter l'accès des détenus aux soins de santé. Il permet aussi aux détenus de rester en contact avec leurs proches. Dans l'État de Rakhine, le CICR a récemment effectué une visite dans la prison de Thandwe, ainsi que dans les lieux de détention de Sittwe et Buthidaung.
 

Informations complémentaires :
Ewan Watson, CICR Genève, tél. : +41 22 730 33 45 ou +41 79 244 64 70
David-Pierre Marquet, CICR Genève, tél. :+41 22 730 25 02 ou +41 79 536 92 48