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Angola : Activités du CICR en 2006

27-04-2007 Point sur les activités

Depuis la fin du conflit en 2002, l’Angola traverse une phase de transition difficile et le CICR continue à accompagner de nombreuses victimes, offrant son soutien matériel et moral à ceux qui souffrent des conséquences du conflit.

Avec 155 collaborateurs locaux et 11 expatriés, le CICR couvre le pays de la manière suivante : la délégation de Luanda (siège) est responsable des provinces de Bengo, Cabinda, Malanje, Kuanza Norte et Kuanza Sul, Uíge et Zaire. La sous-délégation de Huambo est chargée de la province de Bié ; alors que la sous-délégation de Lubango couvre les provinces de Huíla, Benguela, Namibe, Cunene et Cuando Cubango ; le bureau de Luena déploie ses opérations dans les provinces de Lunda Norte et Lunda Sul, celle de Moxico non incluse.

 
Protection 
 

  Rétablissement des liens familiaux  

Au cours de ces cinq dernières années, l’activité principale du CICR en Angola a été le rétablissement des liens familiaux, car la guerre a contraint de nombreux civils à vivre loin de leurs proches.

La Croix-Rouge angolaise est un partenaire du CICR et a été un allié précieux pour ce projet, ses volontaires jouant un rôle important en réduisant au minimum les jours d’incertitude vécus par de nombreux civils.

Parmi toutes les personnes ayant besoin d’aide, les plus vulnérables sont sans aucun doute les enfants non accompagnés, qui doivent non seulement retrouver leurs proches, mais également être protégés contre les abus.

Depuis 2002, 2 100 enfants ont été enregistrés. En 2006 :

  • au total 113 enfants non accompagnés ont été enregistrés;

  • 76 enfants non accompagnés ont retrouvé leur famille ;

  • 42 personnes vulnérables (personnes âgées, veuves et enfants) ont rejoint leurs proches ;

  • les demandes de recherche de personnes disparues ont presque atteint le chiffre de 3 300.

L’échange de messages Croix-Rouge est un outil que le CICR et son partenaire, la Croix-Rouge angolaise, ont largement utilisé en 2006 pour rétablir et maintenir les liens familiaux. En 2006, près de 29,000 MCR ont été échangés. (Entre 2002 et 2005, près de 405 000 MCR ont été échangés.)

Pour donner plus de dynamisme au programme de protection des enfants et au rétablissement des liens familiaux, le magazine Gazetinha, qui contient des photos et des noms d’enfants non accompagnés , a été mis à la disposition du public comme la Gazeta, déjà utilisée pour le regroupement familial. La Gazetinha est un nouveau magazine de 53 pages, facile à lire, comprenant 110 photos et les noms de 827 enfants enregistrés par la Croix-Rouge, qui sont à la recherche de leurs parents ou qui sont portés disparus.

En mars 2005, 3 000 exemplaires du quatrième numéro de la Gazeta et 10 000 exemplaires de la Gazetinha  ont été publiés, et 20 000 posters sont en circulation en Angola (dans les administrations, les églises et les hôpitaux), au Portugal, en Zambie, en RDC, en Namibie et dans d'autres pays ayant une grande communauté d'Angolais.

Les noms figurant dans la Gazeta et la Gazetinha sont également affichés sur le site web du CICR (www.familylinks.icrc.org). Depuis mars 2003 (premier numéro de la Gazeta ), 1 585 enfants et adultes ont été retrouvés, dont 506 ont repris contact avec leur famille après avoir consulté la Gazeta . Depuis fin décembre 2006, 23 158 personnes (adultes et enfants) sont recherchées par leur famille, alors que 218 mineurs et 26 personnes vulnérables continuent à rechercher leurs proches.

 
Assistance 
 

  Réadaptation physique  

L’amputation, causée par des munitions non explosées, est une dure réalité pour de nombreux Angolais. Pour faire face à ce problème, le CICR apporte son soutien depuis 1979 à trois centres de réadaptation physique appartenant au ministère de la Santé, dans les provinces de Huambo, Bié et Luanda. Plus de 31 000 prothèses ont été fabriquées dans ces centres. Actuellement, près de 50% des services d’appareillage en Angola sont assurés par le CICR. Ces services, dont font partie la physiothérapie et le logement, sont offerts gratuitement aux handicapés et plus particulièrement aux victimes des mines.

Au cours de 2006 :

  • près de 1 100 amputés (dont 78% victimes des mines) ont été appareillés ;

  • 160 patients ont reçu une orthèse en 2006 ;

  • plus de 3 850 paires de béquilles et 41 fauteuils roulants

  • ont été distribués.

 
Action antimines 
 

  Réduction des dangers des mines  

En 2006, le CICR a aidé la Croix-Rouge angolaise à mettre sur pied des activés de prévention contre les dangers des mines dans six provinces ainsi qu'une campagne de sensibilisation aux dangers des mines dans les médias de toutes les provinces concernées. Ce programme de réduction des dangers des mines consistait à organiser des réunions dans les communautés pour aider les villageois à cartographier les zones dangereuses, à localiser des zones sans risques et à marquer les sentiers dangereux. Des volontaires de la Société nationale ont également recueillis des informations auprès des habitants sur les explosifs visibles et les ont transmises aux organismes de déminage, permettant ainsi aux villageois d'avoir accès à des zones sûres pour vaquer à leurs occupations quotidiennes ou saisonnières.

Une attention particulière a été accordée aux groupes particulièrement vulnérables, dont les agriculteurs et les chasseurs, et des réunions ont été organisées pour échanger des informations sur les mesures pratiques permettant de réduire le risque d’accidents dus aux mines ou aux munitions non explosées. Les enfants constituent un groupe à risque, et le CICR a apporté un soutien technique et financier à la Croix-Rouge angolaise pour qu’elle puisse aider les administrations locales à créer des places de jeu sécurisées. Seize places ont ainsi été aménagées dans les provinces de Benguela, Bié, Kwanza Sul et Moxico.

 
Promotion du droit international humanitaire (DIH) 
 

Dans le cadre de sa mission humanitaire, le CICR entretient des contacts avec les autorités angolaises, les médias et la population. ll s’est employé à mieux faire connaître l'institution et ses opérations, en particulier au Cabinda.. Ces activités visent à promouvoir la compréhension de l’institution et de son mandat parmi les porteurs d’armes, à informer la population des services offerts et des personnes qui peuvent en bénéficier. Depuis janvier 2006, des séances d'information ont été organisées pour 4 292 porteurs d'armes et 23 003 chefs politiques, traditionnels et religieux, enseignants et ONG.

Le CICR aide l’État angolais à traduire le DIH dans sa législation nationale. Ainsi, en juin 2006, le CICR a financé la participation de deux experts du ministère angolais des Affaires étrangères à un séminaire annuel de DIH qu’il organise en Afrique du Sud. Ce séminaire rassemble des parlementaires, des délégués gouvernementaux et d’autres représentants de pays du sud du continent africain, et son but est un partage d’informations sur l’application du DIH dans chaque État de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

En septembre 2006, le CICR a été invité par l’ Instituto Superior de Educação Militar (ISEM) à organiser une séance sur le DIH dans le cadre d'un cours de commandement et de direction destiné à 17 généraux et officiers supérieurs des forces armée angolaises et de la police nationale.

En outre, lors du troisième cours régional sur les services de renseignements militaires de la SADC en octobre, le CICR a été invité par les autorités militaires angolaises à faire une présentation sur le droit des conflits armés (DIH) et sur son mandat devant 27 officiers des services de renseignements militaires de divers pays.

 
Coopération avec la Croix-Rouge angolaise 
 

En octobre 2006, la Croix-Rouge angolaise a tenu une assemblée générale au cours de laquelle de nouveaux statuts et un plan de développement national ont été adoptés. Un nouveau président et un conseil national ont également été élus, ouvrant la voie à une réforme en profondeur de la Croix-Rouge angolaise.