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Pakistan : les activités du CICR dans la Province de la frontière du Nord-Ouest

13-05-2009 Point sur les activités

Le 6 mai, les forces armées pakistanaises ont lancé une offensive majeure contre les groupes armés d’opposition dans la Province de la frontière du Nord-Ouest (NWFP). Dès le début, les combats se sont déroulés dans des zones fortement peuplées, notamment à Mingora, la capitale du district de Swat, provoquant la mort de nombreux civils et des déplacements massifs de population.

« Une crise de nature humanitaire s’installe dans la NWFP », déclare Benno Kocher, qui dirige les opérations du CICR dans la région depuis Peshawar. « Des combats acharnés se déroulent dans plusieurs districts. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées en moins d'une semaine. Les civils qui n’ont pas pu quitter la zone de conflit ont été isolés et privés ainsi de services essentiels, notamment des soins médicaux ».

 

   
    ©Reuters      
   
Une famille qui a fuit Mingora en raison des combats.      
        Les combats intenses et l’insécurité empêchent toujours le CICR de travailler dans les régions de Swat et du Lower Dir. « Nous poursuivons nos efforts pour atteindre les personnes directement touchées par la violence qui se trouvent dans ces districts », affirme B. Kocher. « Nous augmentons également notre soutien au Croissant-Rouge du Pakistan afin de mieux répondre au problème des déplacements qui concerne plusieurs districts de la NWFP.
 

Les autorités pakistanaises font état de pertes civiles à Mingora et aux environs. La ville qui comptait 700 000 habitants il y a moins d’une semaine s’est maintenant presque totalement vidée. Toutefois, tous n’ont pas voulu ou pu quitter le district de Swat, où de nombreux civils se retrouvent dans une situation extrêmement difficile. « Il est essentiel que les parties au conflit respectent le droit international humanitaire – et surtout qu’elles prennent toutes les précautions pratiquement possibles pour réduire au minimum les pertes civiles », déclare Pascal Cuttat, chef de la délégation du CICR au Pakistan. À Mingora, l’hôpital principal du district de Swat a été a abandonné, l'eau et l’électricité ont été coupées pendant des jours. Apparemment, de nombreuses personnes se sont rendues dans la partie supérieure de la vallée de Swat pour trouver refuge chez des proches en zone rurale, seulement pour découvrir que cette région est aussi en proie à de violents combats actuellement.

L’une des priorités principales du CICR est de pouvoir atteindre les zones directement touchées par les combats dans les districts de Swat, Lower Dir et Buner, dans la NWFP. En principe, les parties au conflit ont accepté de donner l’autorisation au CICR de travailler dans ces zones, mais l’intensité des combats l’a empêché de le faire jusqu’à présent. « Les organisations humanitaires telles que le CICR doivent avoir accès en toute sécurité et sans entraves à la population touchée », affirme P. Cuttat. Le CICR fera une évaluation de la situation humanitaire et évacuera les blessés vers l’hôpital de Peshawar qui s'occupe des blessés de guerre dès que les conditions de sécurité le permettront.

Au moins 360 000 personnes ont fui des districts de Swat, Dir et Buner ces derniers jours, ce qui fait grimper le nombre total de personnes déplacées par les hostilités depuis août 2008 à plus de 900 000. Ces déplacements massifs sans précédent signifient que les organisations humanitaires, notamment le Croissant-Rouge du Pakistan et le CICR, devront fournir une aide de longue durée. De nombreuses personnes déplacées ont choisi de vivre dans des familles d’accueil et sont actuellement dispersées dans toute la NWFP et même dans d'autres régions du pays. Avec le temps, leur présence sera certainement une lourde charge pour ces familles. Le CICR et les autres organisations humanitaires devront en tenir compte dans leur réponse à la crise sur le long terme.

Le CICR soutient actuellement les activités que le Croissant-Rouge du Pakistan déploie dans un camp pour personnes déplacées qu’il gère dans le district de Swabi. Ce camp est conçu pour accueillir 14 000 personnes, mais le 12 mai, seules quelques familles y étaient établies. On s’attend à ce que d’autres arrivent ces prochains jours. Le Croissant-Rouge du Pakistan gère également un autre camp dans la région de Malakand avec le soutien financier et matériel du CICR. Ce camp peut héberger 7 000 personnes.

Le Croissant-Rouge du Pakistan intensifie actuellement son action pour faire face aux déplacements massifs dans la NWFP et cherche la meilleure manière de satisfaire des besoins en aide humanitaire qui sont sans précédent dans la région. Pour soutenir ces efforts, le CICR fournit de l’eau potable, ainsi que des services d’assainissement et de santé dans le district de Swabi. Il a notamment installé le système d’approvisionnement en eau et construit les la trines du camp géré par le Croissant-Rouge, où il a également mis en place les structures sanitaires et fourni leur personnel. Actuellement, le CICR dispose de deux délégués dans le district de Swabi.

Offrir des soins médicaux adéquats dans les zones du conflit est un objectif prioritaire pour le CICR, qui installe actuellement des structures de santé de base à Timargara, dans le district du Lower Dir, et leur fournit médicaments et équipement. Le CICR reste en contact avec le personnel médical qui travaille encore dans la vallée de Swat pour évaluer les besoins de la région en matière de santé.

Entre le 18 février et fin avril, 316 patients ont été traités à l’hôpital pour blessés de guerre que le CICR gère à Peshawar. Vingt blessés par armes du district de Swat y ont été admis depuis le début des hostilités. Ce n’est toutefois pas le seul hôpital de Peshawar qui peut accueillir de tels patients, et de ce fait, le nombre de blessés soignés par le CICR ces derniers jours ne reflète pas forcément la situation qui règne sur le plan médical dans les districts de Swat, Lower Dir et Buner.



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