La délégation régionale du CICR à Lima

01-10-2012 Introduction

La délégation régionale de Lima couvre la Bolivie, l’Équateur et le Pérou. Elle visite des détenus, contribue à élucider le sort des personnes portées disparues et suit les conséquences que les situations conflictuelles dans la région et autres situations de violence peuvent avoir sur le plan humanitaire. En outre, le CICR aide les forces de sécurité à adapter les procédures aux normes légales internationales et apporte son soutien au développement des Sociétés nationales.

La délégation de Lima a été ouverte en 1984 ; devenue une délégation régionale en 2003, elle couvre également la Bolivie et l’Équateur. Après de nombreuses années d’activités liées au conflit armé non international au Pérou, le CICR a renforcé son action humanitaire pour faire face aux situations de violence résultant des manifestations de rue avec intervention des forces de sécurité.

L'institution vient en aide aux victimes de ces situations en leur portant secours et en engageant le dialogue avec les porteurs d’armes, les autorités et différents acteurs non étatiques. Son partenariat avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge de la région est essentiel ; le CICR aide ces dernières à renforcer leurs capacités, tout en soutenant leurs équipes sur le terrain.

Personnes disparues

La question des personnes disparues est particulièrement préoccupante au Pérou, où quelque 15 000 personnes sont toujours portées disparues après 20 ans de conflit armé non international (1980 -2000). Le CICR continue d'aider les organismes publics et les organisations non gouvernementales qui travaillent dans ce domaine, et a apporté un soutien et une formation en médecine légale afin d'améliorer l'identification des restes humains.

Le CICR a pris en charge les frais des familles de disparus qui se sont rendues sur les lieux d’exhumation, d’exposition des vêtements et de restitution des dépouilles mortelles, ainsi que l’achat de cercueils pour enterrer les dépouilles identifiées. Par ailleurs, le CICR soutient des organisations qui apportent une aide psychologique aux personnes ayant perdu un être cher. Des conférences régionales organisées par le CICR ont favorisé la coopération entre experts légistes aux fins de l’identification des restes humains.

Visites aux personnes détenues

En Bolivie et au Pérou, le CICR suit de près les conditions de détention des détenus de sécurité et apporte son soutien aux efforts visant à améliorer ces conditions. Au Pérou, les collaborateurs de l’administration pénitentiaire nationale ont reçu une formation aux droits de l’homme dans le système pénitentiaire. Par ailleurs, un manuel relatif aux droits des détenus (Manual de Beneficios penitenciarios) a été publié conjointement avec le ministère de la Justice.

En collaboration avec l’Institut national pénitentiaire (INPE) du Pérou, le CICR organise dans les différentes régions du pays des séminaires de formation aux droits de l’homme dans le système pénitentiaire. Le CICR forme également, en coordination avec le ministère de la Justice, des avocats de l’assistance judiciaire à l’application du nouveau code de procédure pénale.

Protection

À la frontière entre l’Équateur et la Colombie, une région touchée par le débordement du conflit colombien, les communautés les plus vulnérables situées à Sucumbíos et Esmeraldas bénéficient de projets de collecte de l’eau de pluie et de promotion de l’hygiène, d’approvisionnement en eau et d’assainissement, et de production agricole.
Promotion du droit

Le CICR a mis à la disposition des gouvernements des trois pays ses conseils et son expertise afin qu'ils puissent adopter, ratifier et mettre en œuvre dans leur droit national les traités de droit international humanitaire (DIH) et d’autres instruments pertinents, tels que la Convention sur certaines armes classiques et ses Protocoles, la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.

Le CICR apporte en particulier son soutien aux commissions nationales de mise en œuvre du DIH. La Bolivie, l’Équateur et le Pérou ont travaillé avec le CICR à l’intégration des principes fondamentaux du DIH et des droits de l’homme dans la formation de la police et des forces armées. Dans ces trois pays, le CICR a abordé la question de l’usage excessif de la force et la nécessité de protéger les personnes dans les situations de violence, au moyen d’activités de sensibilisation et d’une formation des forces armées et de sécurité.

Par ailleurs, 40 membres des autorités et experts ont participé à une réunion sur le recours à la force dans les conflits armés et autres situations de violence, lors de laquelle ils ont échangé leurs points de vue, exposé leurs problèmes et leurs difficultés, formulé des propositions et adopté un agenda commun.

Photos

Ayacucho. Les corps de personnes disparues depuis 20 ans ont été remis à leur famille qui les veillent. Le CICR aide les familles à obtenir des réponses sur le sort des personnes disparues pendant les années de violences. 

Ayacucho. Les corps de personnes disparues depuis 20 ans ont été remis à leur famille qui les veillent. Le CICR aide les familles à obtenir des réponses sur le sort des personnes disparues pendant les années de violences.
© ICRC / M. García Burgos