Burkina Faso : aide à 6 000 personnes déplacées dans la région du Sahel
Ouagadougou (CICR et CRBF) – À la suite des violences qui ont touché la province du Soum ces derniers mois, près de 6 000 personnes ont dû quitter leur domicile. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge burkinabé (CRBF) viennent de leur apporter des secours.
Les violences qui secouent le Soum depuis le début de l'année ont engendré des problèmes humanitaires importants, notamment des besoins en soins de santé et en articles essentiels pour les personnes déplacées. « Si la situation est inquiétante à Djibo, on craint qu'elle ne soit encore pire en zone rurale, où l'insécurité rend plus difficile l'accès aux centres de santé. Cela a d'ailleurs incité du personnel médical à partir », explique Christian Munezero, qui dirige la mission du CICR au Burkina Faso.
Pour soutenir plus de 700 familles qui ont fui les violences, le CICR et la CRBF ont distribué hier à Djibo et dans des localités avoisinantes des coupons permettant d'obtenir auprès des commerçants une ration alimentaire pour un mois, ainsi que des assortiments d'articles ménagers de première nécessité comprenant moustiquaires, bâches, nattes, ustensiles de cuisine, etc. « Nous sommes conscients qu'il y a davantage de personnes touchées par les violences qui sont restées dans leur village. Il ne s'agit que d'un premier pas pour répondre aux besoins les plus urgents », précise Christian Munezero.
En amont de cette distribution, la Croix-Rouge a rencontré au mois d'août les communautés pour comprendre leurs besoins et identifier les personnes touchées. L'un des constats les plus préoccupants est la dégradation de l'accès aux soins de santé dans la zone.
« Dans le district de Djibo, qui compte 450 000 habitants, il n'y a que deux structures médicales pour les soins primaires – le Centre médical urbain (CMU) et le Centre de santé de la Croix-Rouge – et un hôpital de référence, le Centre médical à antenne chirurgicale (CMA). Or, face à l'afflux de patients, notamment lié aux mouvements de population vers cette ville en provenance des zones rurales, les centres de soins de santé primaire sont débordés. Entre 2016 et 2017, le nombre mensuel de consultations au CMU, qui fait office de dispensaire et de maternité, a augmenté de 60 % en moyenne.
« Avec l'appui du CICR, nous espérons pouvoir rapidement renforcer les capacités du Centre de santé de la Croix-Rouge de Djibo, pour qu'il puisse offrir dans les prochains mois le minimum de soins exigé par la politique nationale de santé, notamment un service de vaccination et de maternité », explique Lazare Zoungrana, secrétaire général de la CRBF.
Pour éviter que la situation s'aggrave, il est essentiel que le personnel médical soit respecté par tous, et que toute personne qui a besoin de soins de santé puisse y accéder en toute sécurité.
Informations complémentaires :
Vincent Pouget, CICR Abidjan, tél. : +225 09 39 94 04, vpouget@cicr.org
Léa Balima Nkiema, CRBF, tél. : +226 70 09 41 51, lbalima@croixrougebf.org