Communiqué de presse

Le monde est-il prêt à affronter une guerre nucléaire? Non. Alors interdisons la bombe!

Genève (CICR / Fédération internationale) – Il y a 74 ans, les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki étaient rayées de la carte par des armes nucléaires. Pourtant, le risque que de telles armes soient à nouveau utilisées va croissant.

Aujourd’hui, bien loin de prendre des mesures pour répondre à leurs obligations de longue date en matière de désarmement nucléaire, les États détenteurs d’armes nucléaires modernisent leur arsenal, mettant au point de nouveaux types d’armes et rendant leur utilisation plus facile. La fréquence des incidents militaires impliquant des États dotés d’armes nucléaires et leurs alliés est par ailleurs alarmante.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est profondément préoccupé par l’érosion du cadre pour le désarmement et la maîtrise des armements nucléaires. Plusieurs décisions prises récemment sont venues alimenter une tendance inquiétante à une nouvelle course aux armements nucléaires et, par conséquent, à un risque accru qu’une arme nucléaire soit utilisée. Le CICR appelle tous les États concernés, ainsi que ceux qui sont en mesure d’exercer une influence sur eux, à inverser cette tendance.

Pour enrayer cette hausse du risque nucléaire à l’échelle de la politique internationale, le CICR, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans son ensemble lancent aujourd’hui une campagne mondiale. Cette campagne vidéo a pour but d’attirer davantage l’attention du public sur les conséquences humanitaires catastrophiques qu’aurait une guerre nucléaire et d’encourager les gens à demander à leurs gouvernements respectifs de signer et de ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

 

Pour vous inscrire et en savoir plus sur la campagne, cliquez sur : sansarmesnucleaires.org

« Tout risque que des armes nucléaires soient utilisées est inacceptable. Le traité représente une lueur d’espoir et une mesure essentielle pour réduire le risque d’une catastrophe nucléaire », a déclaré Peter Maurer, président du CICR.

À ce jour, 70 pays ont signé le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, tandis que 21 l’ont ratifié ou y ont adhéré d’une autre manière.

« Dans de nombreux pays, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge collaborent avec les gouvernements, les parlements nationaux et la société civile pour faciliter une adhésion rapide au traité. Avec le soutien de notre réseau, nous continuerons de plaider pour un monde exempt d’armes nucléaires. Rien ne saurait préparer la planète aux horreurs d’une guerre nucléaire. Soixante-quatorze ans après, nous n’avons toujours pas tiré les leçons des souffrances, des dévastations et des morts d’Hiroshima et de Nagasaki », a déclaré Francesco Rocca, président de la Fédération internationale.

« Les citoyens, les parlements et la société civile ont un rôle essentiel à jouer pour contribuer à réduire le risque que des armes nucléaires soient utilisées. En cette période de tensions internationales croissantes, j’engage chacun à agir de toute urgence et avec détermination pour mettre fin à l’ère des armes nucléaires », a ajouté M. Maurer.

Les armes nucléaires sont les armes les plus meurtrières et destructrices jamais inventées. La Société de la Croix-Rouge du Japon et le CICR en ont été les témoins directs à Hiroshima et à Nagasaki en 1945, lorsqu’ils tentaient de porter secours aux mourants et aux blessés. Les explosions nucléaires ont tué des dizaines de milliers de personnes, détruit les structures médicales et laissé les survivants dans des conditions effroyables. Les hôpitaux de la Croix-Rouge du Japon traitent aujourd’hui encore des patients souffrant de cancers, notamment de leucémies, imputables aux radiations des explosions nucléaires de 1945.

Les preuves incontestables des conséquences humanitaires catastrophiques qu’ont les armes nucléaires jettent de sérieux doutes sur la possibilité que ces armes puissent un jour être utilisées de manière conforme au droit international humanitaire. Dès lors, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant‑Rouge n’a de cesse de recommander que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées, et d’en réclamer l’interdiction et l’élimination complètes.

Note à l’intention des rédacteurs et journalistes : de plus amples informations sur les armes nucléaires peuvent être obtenues auprès de Kathleen Lawand, experte du CICR en matière d’armement.

Informations complémentaires :

Marie-Servane Desjonquères, CICR Amman, tél. : +962 7 7843 7401 ou mdesjonqueres@icrc.org