L'opération a eu lieu aujourd'hui aux termes d'un accord conclu entre les parties. Les dépouilles ont été transférées à travers la frontière internationale entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Le CICR a participé à l'opération humanitaire en sa qualité d'intermédiaire neutre.
L'accord prévoyait également le transfert de deux civils détenus en relation avec le conflit. Avec l'assistance du CICR, une femme âgée a été rapatriée d'Azerbaïdjan en Arménie via la Géorgie. Il a été considéré que le second civil, un homme âgé, n'était pas en état de voyager pour le moment.
« Même dans les conflits les plus meurtriers, le CICR, qui possède une longue expérience en tant qu'intermédiaire neutre, constate comment des objectifs humanitaires communs peuvent aider des parties adverses à trouver un terrain d'entente, que ce soit pour le transfert ou le rapatriement de prisonniers, l'évacuation de blessés, la conduite d'activités humanitaires à travers les lignes de front, ou la restitution de dépouilles dans le respect et la dignité », déclare Martin Schüepp, directeur régional du CICR pour l'Europe et l'Asie, basé à Genève.
« Inhumer un mari, un père ou un fils est essentiel pour qu'une famille puisse faire son deuil. »
La restitution des corps a eu lieu en coordination avec les coprésidents du Groupe de Minsk et le représentant personnel du président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Au titre du droit international humanitaire, les parties à un conflit doivent s'efforcer de faciliter la restitution des corps des combattants tués, à la demande de la partie à laquelle ils appartenaient ou des familles.
Le CICR a participé à cette opération notamment en contribuant aux préparatifs logistiques ainsi qu'en aidant les parties à faire en sorte qu'elle se déroule dans des conditions de sécurité et dans le respect des principes humanitaires.
M. Schüepp ajoute : « Les opérations de cette nature revêtent une immense importance pour les familles concernées. Si la dépouille de l'être cher ne leur est pas restituée, la douleur de l'incertitude s'ajoute à celle de la perte. Ne pas savoir ce qu'il est advenu d'un proche ni où il se trouve est une expérience atroce.
« Nous espérons que cette opération permettra aux familles de trouver un peu d'apaisement. Elles pourront faire leurs adieux à leurs proches en leur donnant une sépulture digne et conforme à leurs traditions.
« Le CICR est prêt à participer à des opérations similaires si les parties conviennent qu'elles devraient avoir lieu. »
Présent dans la région depuis 1992, le CICR a aidé à maintes reprises les autorités à effectuer des opérations de cette nature. Si nécessaire, il apportera son soutien à toute opération similaire qui pourrait avoir lieu à l'avenir et continuera d'encourager toute initiative relative aux personnes disparues.
Informations complémentaires :
Zara Amatuni, délégation du CICR à Erevan, tél. : +374 99 011 360
Ilaha Huseynova, délégation du CICR à Bakou, tél. : +994 50 316 00 24
Eteri Musayelyan, mission du CICR au Haut-Karabakh, tél, : +374 97 29 80 85
Sam Smith, CICR Londres, tél. : +44 7809 374593