Gestion des dépouilles mortelles et pandémie de COVID-19
Face à la pandémie de COVID-19 que le monde connait actuellement, il est indispensable d'assurer une gestion digne des corps des personnes qui sont décédées de cette maladie. En effet, le nombre de décès dus au COVID-19 pourrait excéder la capacité de prise en charge des services locaux de gestion des dépouilles mortelles.
Avec la pandémie de COVID-19, le risque est grand que, dans la précipitation et l'urgence, les trop nombreuses victimes ne soient pas correctement prises en charge et que, dans certaines situations, les dépouilles soient ensevelies dans des fosses communes. L'absence d'inhumation individuelle pourrait engendrer un problème d'identification des corps. De surcroit, si les personnes décédées ne sont pas préalablement enregistrées avant d'être inhumées, il est difficile de connaitre précisément le lieu où elles ont été enterrées. Une telle situation est dramatique pour les familles des personnes décédées, dont la dignité doit être sauvegardée.
Si ce problème ne se pose pas encore, les autorités doivent s’y préparer. Dans les zones de conflit, la situation pourrait être désastreuse, alors que dans les pays en paix, les services de pompes funèbres et les morgues sont déjà débordés. Dans les pays en guerre, les services et les moyens sont insuffisants pour assurer une bonne gestion des dépouilles mortelles. Il est nécessaire de prévenir ce problème avant qu’il ne soit trop tard et que la situation ne devienne ingérable, afin d’assurer une identification et un enregistrement appropriés des corps.
Dans les situations de conflits armés tant internationaux que non internationaux, les morts doivent être respectés et protégés, comme le prescrivent des dispositions spécifiques des Conventions de Genève de 1949, leurs deux Protocoles additionnels de 1977, ainsi que le droit international humanitaire coutumier. Le DIH contient ainsi des dispositions visant à assurer une prise en charge correcte des dépouilles mortelles, un respect de la dignité des morts et à élucider le sort des personnes disparues. Dans les autres situations de violence ou de catastrophes, d’autres branches du droit international traitent aussi de ces douloureuses questions.
Le CICR a récemment rappelé ces obligations pour garantir le respect de la dignité des défunts et de leurs familles.
Doté d’une équipe forensique experte en la matière, le CICR travaille pour aider à garantir une gestion digne des dépouilles et renforcer le droit des familles de savoir où leurs proches sont enterrés. En temps de pandémie de COVID-19, le CICR adapte ses activités et ses programmes pour aider à répondre à ces nouveaux besoins concernant la gestion des corps des personnes décédées des suite de la maladie.