Les équipes chirurgicales mobiles du CICR fournissent des soins médicaux dans tout le Soudan du Sud

24 août 2015
Les équipes chirurgicales mobiles du CICR fournissent des soins médicaux dans tout le Soudan du Sud
Soudan du Sud. Équipe chirurgicale mobile au travail CC BY-NC-ND / CICR / Yamila Castro

En juin et juillet de cette année, les équipes chirurgicales mobiles du CICR ont pratiqué plus de 600 interventions chirurgicales urgentes au Soudan du Sud, ce qui porte à plus de 6 000 le nombre des interventions qui ont été pratiquées par ces équipes dans le pays depuis le début de la crise, en décembre 2013.

CICR Soudan du Sud - Faits et chiffres juillet - août 2015

En juin et juillet de cette année, les équipes chirurgicales mobiles du CICR ont pratiqué plus de 600 interventions chirurgicales urgentes au Soudan du Sud, ce qui porte à plus de 6 000 le nombre des interventions qui ont été pratiquées par ces équipes dans le pays depuis le début de la crise, en décembre 2013.

Alors que le conflit se poursuit, le CICR continue d'aider au transfert des blessés et il assure leur prise en charge médicale et chirurgicale de part et d'autre des lignes de front. Kerry Page, la coordonnatrice santé du CICR au Soudan du Sud, nous explique ce que font les équipes chirurgicales mobiles et parle des difficultés rencontrées par ces équipes médicales.

« Nous avons actuellement cinq équipes chirurgicales mobiles qui travaillent dans tout le pays. Réunissant tout un éventail de compétences, ces équipes sont capables de procéder à toutes sortes d'interventions chirurgicales, allant des césariennes à des opérations thoraciques ou abdominales complexes », explique Mme Page. Chaque équipe compte un chirurgien, un anesthésiste et trois infirmiers ou infirmières, et elle est souvent complétée par un kinésithérapeute. Du fait des difficiles conditions de vie et de travail, surtout dans les lieux reculés, les missions effectuées par les équipes chirurgicales mobiles restent courtes, allant de deux à six mois.

« Un des gros problèmes auxquels nous devons faire face au Soudan du Sud en ce moment, c'est le manque de capacités médicales du pays. Les patients ne peuvent pas être dirigés vers d'autres structures médicales ou d'autres spécialistes et nos équipes doivent donc être capables de diagnostiquer et de traiter sur place toutes sortes de pathologies, alors que leurs moyens sont limités », ajoute Kerry Page.

À Juba, les équipes chirurgicales mobiles du CICR opèrent à l'hôpital militaire depuis le début du conflit. Elles assurent le fonctionnement du bloc opératoire, gèrent un service de 40 lits, forment le personnel et assurent l'approvisionnement en matériel chirurgical et en médicaments. Le CICR a également apporté son soutien à l'ouverture d'une banque du sang.

Nos équipes médicales ont aussi apporté leur soutien aux services de pédiatrie et de chirurgie de l'hôpital universitaire de Malakal mais à partir de février 2014, l'intensité des combats a obligé l'hôpital à fermer.

En décembre de l'année dernière, une équipe chirurgicale mobile a commencé à travailler dans l'hôpital du comté de Maiwut. Cet hôpital étant la seule structure médicale opérationnelle dans l'État du Haut-Nil, il donne accès aux soins de santé à près de 120 000 personnes. Une sage-femme, un médecin, une infirmière en pédiatrie et un directeur de programme ont rejoint l'équipe pour renforcer les capacités de l'équipe médicale du comté et apporter leur soutien à l'hôpital sur le long terme.

Une équipe chirurgicale supplémentaire doit se rendre fréquemment à Old Fangak, principalement pour y soigner des blessés de guerre, et une autre équipe va être envoyée à Waat dans les prochaines semaines.

Mais les problèmes de logistique, les conditions météorologiques et l'insécurité croissante dans certaines régions continuent d'entraver considérablement le travail des chirurgiens mobiles. Le transport du personnel, des patients et du matériel, qui se fait principalement par avion ou par hélicoptère, est encore plus difficile pendant la saison des pluies. Avec le matériel de stérilisation, les instruments médicaux et le minimum nécessaire pour vivre sur place, l'équipement d'une équipe mobile pèse 1,5 tonne environ.

Des attaques récentes ont obligé le CICR à suspendre le déploiement d'équipes chirurgicales mobiles sur plusieurs sites, dont les hôpitaux de Leer et de Kodok. « Nous espérons pouvoir y retourner dès que la situation le permettra, mais les évacuations médicales et l'assistance doivent pourvoir se faire en toute sécurité, tant pour les patients que pour le personnel », affirme Kerry Page.

Ces deux derniers mois, 86 personnes ont été évacuées par le CICR, mais beaucoup d'autres sont encore sur place, dans l'attente d'une assistance médicale urgente.

Dans un grand nombre de villes et de villages du Soudan du Sud, les installations médicales ont été plusieurs fois endommagées et dans certains cas, des patients et des agents de santé ont été blessés ou même tués.

Le CICR continue de rappeler à toutes les parties au conflit qu'elles doivent aussi prendre des précautions pour éviter, ou en tout cas réduire au minimum, les pertes en vies civiles, les blessures aux personnes civiles et les dommages aux biens de caractère civil pendant les opérations militaires qu'elles mènent.

En vertu du droit international humanitaire, le personnel de santé, les structures médicales et les moyens de transport sanitaires doivent être respectés et protégés en toutes circonstances.

Soudan du Sud. Poste chirurgical mobile. CC BY-NC-ND / CICR / Yamila Castro

Chiffres

Depuis décembre 2013, qui a marqué le début de la crise actuelle, le CICR a conduit de nombreuses activités dans le pays.

Dans le domaine de la santé, le CICR a :

  • pratiqué près de 6200 interventions chirurgicales dans 15 structures médicales locales ;
  • pris en charge plus de 3 300 personnes handicapées qui ont ainsi pu bénéficier de divers services dans trois centres de réadaptation physique gérés ou soutenus par le CICR ;
  • effectué plus de 30 300 consultations ambulatoires et fourni des soins prénatals à plus de 2 200 femmes, accouché avec succès 188 femmes, et administré plus de 3 500 doses de vaccin à des enfants de moins d'un an ;
  • fourni du matériel médical à 54 postes de premiers secours et autres structures de santé (les équipes de la Croix-Rouge du Soudan ont apporté leur contribution en posant au total près de 21 000 pansements) ;
  • dispensé à 321 porteurs d'armes, policiers et pompiers une formation aux premiers secours mettant l'accent sur la sécurité de l'accès aux soins de santé.

Pour venir en aide aux personnes déplacées et aux autres personnes touchées par le conflit, le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge du Soudan du Sud, a :

  • distribué plus de 1 200 000 rations alimentaires pour un mois, dans le cadre d'une aide régulière dont ont bénéficié plus de 150 000 personnes, dans les zones les plus touchées des États des Lacs, de l'Unité, du Haut-Nil, de Warrap, du Jonglei, du Bahr el Ghazal occidental, du Bahr el Ghazal septentrional, de l'Équatoria occidental et de l'Équatoria central ;
  • distribué des articles ménagers de première nécessité à plus de 520 000 personnes à travers le pays – 115 000 de ces personnes en bénéficiant plus d'une fois ;
  • assuré l'approvisionnement en eau potable de plus de 437 000 personnes déplacées et membres de communautés d'accueil en remettant en état 434 installations d'approvisionnement en eau – telles que des pompes manuelles et des bassins de rétention – dans les États du Jonglei, du Haut Nil et de l'Unité ainsi que dans les régions de l'Équatoria et du Bahr el Ghazal ;
  • lancé plusieurs projets d'approvisionnement en eau potable qui se poursuivront pendant toute l'année 2015 et bénéficieront à 120 000 vivant dans les régions les plus touchées ;
  • construit des installations sanitaires pour près de 22 100 personnes à Mingkaman et dans le comté de Fashoda, installé des unités de traitement de l'eau de secours pour approvisionner 120 000 personnes, à Torit, Lul et Kodok, et commencé à construire des latrines supplémentaires à Kodok pour un maximum de 3 300 habitants (ces nouveaux projets visent à améliorer les systèmes d'assainissement et à limiter le risque d'épidémie de de maladies d'origine hydrique comme le choléra avant la prochaine saison des pluies) ;

Pour aider les communautés à redevenir autonomes et à se prémunir contre les risques de pénurie alimentaire, le CICR a :

  • distribué des semences et/ou des outils à plus de 650 000 personnes – la majorité d'entre elles ayant reçu les deux – pour leur propre production, et fourni des assortiments de matériel de pêche à plus de 190 500 personnes pour leur permettre d'assurer leur subsistance ;
  • vacciné 740 634 têtes de bétail et soigné plus de 107 000 animaux au profit de plus de 330 000 personnes dans différentes régions des États du Bahr el Ghazal septentrional, des Lacs, du Haut-Nil, de l'Unité, du Jonglei et de l'Équatoria central ;
  • formé 363 agents communautaires de santé animale et fourni à 276 d'entre eux des kits contenant des médicaments et des outils de travail.

À l'occasion de ses visites des lieux de détention, le CICR a aidé les autorités pénitentiaires à appliquer les normes internationales et à faire face aux situations d'urgence. Il a en particulier :

  • visité plus de 9 400 personnes privées de liberté dans différents lieux de détention ;
  • entrepris des travaux de réparation dans les prisons centrales de Juba, Aweil et Wau, qui amélioreront les conditions de détention d'un millier de détenus.

Pour aider à rétablir le contact entre les membres de familles dispersées à cause des violences, le CICR et la Croix-Rouge du Soudan du Sud ont :

  • organisé avec succès plus de 23 100 contacts par téléphone entre des membres de familles dispersées et permis l'échange de plus de 3 300 messages Croix-Rouge contenant des nouvelles familiales ;
  • enregistré 120 enfants non accompagnés se trouvant sur le territoire du Soudan du Sud ;
  • permis à plus de 70 enfants et d'autres personnes vulnérables de retrouver leur famille.

Pour faire mieux connaître et respecter le droit international humanitaire (DIH), le CICR a :

  • formé et sensibilisé au DIH près de 2 300 membres des forces armées, membres de groupes armés et autres porteurs d'armes.

Soudan du Sud. Le personnel, les patients et les fournitures médicales sont le plus souvent transportés par avion ou par hélicoptère. CC BY-NC-ND / CICR / Yamila Castro