En juin 2019, le village de Sobane Da est attaqué et de nombreuses personnes civiles perdent la vie, notamment des enfants. Les rescapés se sont déplacés vers les villages voisins de Koundou et de Sorou. Depuis, six mois se sont écoulés et les déplacés de Sobane Da ne sont toujours pas rentrés chez eux. Dans cette partie du centre du Mali, les populations civiles continuent de subir les conséquences des violences armées.
Georges Dara est un ressortissant de Sobane Da. Grièvement brûlé dans l'attaque du village dans la nuit du 9 au 10 juin 2019, il est évacué d'urgence vers l'hôpital Sominé Dolo de Mopti où il bénéficie d'une prise en charge. Dans cet hôpital soutenu par le CICR, plus de 40 civils blessés sont traités.
Nous avons rapidement distribué des vivres et des articles ménagers de première nécessité (bidons, bâches, ustensiles de cuisine, moustiquaires et vêtements) à 700 rescapés de Sobane Da ainsi qu'aux familles qui les ont accueilli dans les villages voisins. Après cette première assistance, nous avons distribué de nouveau de la nourriture et des articles de première nécessité aux déplacés et aux familles hôtes en novembre 2019.
Yakéné fait partie des bénéficiaires. Lors de l'attaque de son village, elle a perdu deux membres de sa famille.
Nous étions devenus des oubliés. Nous n'avons plus rien reçu depuis votre première distribution. Mais cette fois-ci, je pense que ces vivres nous permettront de tenir encore pendant un bon moment.
Contrairement aux blessures physiques, les blessures psychologiques mettent plus de temps à cicatriser. Six mois après l'attaque de leur village, les déplacés de Sobane Da ne sont toujours pas rentrés chez eux. Georges explique :
Nous n'osons pas rentrer chez nous. Non seulement la menace y est toujours présente, mais aussi l'idée de rentrer au village ressasse en nous les souvenirs des malheureux évènements que nous avons vécus.
L'attaque du village de Sobane Da fait suite à celle d'un autre village en mars 2019 au centre du Mali : Ogossagou, où près de la moitié du village a été réduit en cendres. Les exactions à l'encontre des populations civiles doivent cesser. Le CICR reste attentif et continue de suivre le développement de la situation dans la région de Mopti.