Soudan : nous avons besoin de vous pour aider les familles touchées par les combats
La situation au Soudan a pris un tour terrifiant le 15 avril dernier : des affrontements armés ont éclaté, forçant de nombreux civils à fuir pour échapper aux combats qui ne cessent depuis de s’intensifier.
Près de trois mois après le début du conflit au Soudan, la situation humanitaire est désastreuse. Les combats intenses se déroulent dans des zones urbaines densément peuplées où les services essentiels, y compris les banques, ont été interrompus. Des milliers de civils ont déjà été tués ou blessés. À Khartoum et au Darfour, les civils sont confrontés à de graves pénuries de nourriture et d'eau. Plus d'un million de personnes ont fui leur domicile et beaucoup d'entre elles ont perdu le contact avec leurs proches.
Les soins de santé peuvent s'effondrer à tout moment malgré les efforts des médecins et des infirmières soudanais, qui ont continué à travailler dans des conditions extrêmement difficiles, à soigner les blessés et à fournir d'autres services de santé essentiels à la population.
Ils sont confrontés à de graves pénuries d'eau, d'électricité et de nourriture et manquent cruellement de fournitures médicales essentielles.
« Avec seulement 20% des structures médicales de Khartoum encore opérationnelles, nous faisons face à un véritable effondrement du système de santé au moment même où la population en a le plus besoin », déclare Alfonso Verdu Perez, chef de la délégation du CICR au Soudan.
Depuis le début des combats, des milliers de personnes ont été déplacées à l'intérieur des frontières du Soudan et des dizaines de milliers d'autres ont trouvé refuge dans les pays voisins tels que le Sud-Soudan, l'Éthiopie, l'Égypte, le Tchad et la République centrafricaine.
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— CICR (@CICR_fr)February 16, 2023
Une cargaison de 8 tonnes de fournitures médicales d'urgence est arrivée à Khartoum le 25 mai. Ces fournitures ont été distribuées à sept hôpitaux et comprennent des anesthésiques et des antibiotiques parmi d'autres médicaments, des pansements, des sutures et des perfusions permettant de traiter des centaines de personnes gravement blessées par les armes.
Ces derniers affrontements armés viennent s'ajouter à des années de combats, d'instabilité et de troubles économiques qui ont laissé des millions de Soudanais dans l'incapacité de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Ces besoins vont tragiquement augmenter.
Nous continuerons d'appeler toutes les parties au conflit, aussi bien publiquement que dans le cadre d'un dialogue bilatéral, à s'acquitter des obligations qui leur incombent au titre du droit international humanitaire, notamment à prendre toutes les précautions possibles pour épargner les civils, à traiter les détenus avec humanité, et à ménager un espace humanitaire pour que les premiers intervenants puissent porter secours aux blessés et récupérer et prendre en charge les corps des personnes décédées de manière digne et adéquate.
Nous sommes vivement préoccupés par la violence qui sévit au Soudan et qui tend à s'intensifier et gagner du terrain. La vie de nombreux civils est en danger. Nous savons, pour l'avoir constaté à maintes reprises, que les civils paient le plus lourd tribut lorsque les villes se transforment en champs de bataille et que les rues deviennent des lignes de front. Ils ont besoin de votre soutien dès maintenant et en auront encore besoin dans les semaines et les mois à venir.
La violence aggrave la crise humanitaire
Cette nouvelle flambée de violence accentue la crise humanitaire dont souffre déjà le Soudan après des années de conflit, d'instabilité et de difficultés économiques. On compte 3,7 millions de déplacés internes à travers le pays, dont trois millions dans la seule région du Darfour. Si les combats continuent de s'intensifier et de gagner du terrain, ces chiffres pourraient encore augmenter.
L'insécurité alimentaire et la malnutrition touchent déjà une grande partie de la population au Soudan. Les prix des denrées de base se sont envolés, enregistrant une hausse de plus de 150% à la fin de l'année 2022. Résultat : pour les plus pauvres et les plus vulnérables, se procurer de la nourriture et des produits de première nécessité est devenu un luxe inaccessible.
Il est urgent d'agir
On ne saurait trop insister sur l'urgence de la situation aujourd'hui, alors que des familles sont déchirées et que des communautés sont ébranlées par l'impact dévastateur des comabts en cours.
La capitale du Soudan, Khartoum, a été au centre de l'attention, mais la violence armée sévit également dans d'autres régions du pays. Au Darfour, par exemple, des victimes civiles ont également été signalées. Dans certains endroits, nous ne pouvons même pas évaluer pleinement les besoins humanitaires parce que nos équipes ne peuvent pas se déplacer en toute sécurité.
Notre action au Soudan
Depuis que les combats ont éclaté il y a plusieurs semaines au Soudan, le CICR a :
- distribué des fournitures chirurgicales suffisantes pour soigner des centaines de blessés à dix hôpitaux de Khartoum et des environs, ainsi qu'à deux hôpitaux au Darfour et à trois hôpitaux dans d'autres régions du Soudan.
- facilité la libération de 125 détenus, dont 44 soldats blessés, en sa qualité d'intermédiaire neutre et à la demande des parties au conflit.
- donné neuf tonnes de chlore aux autorités chargées de l'eau à Khartoum.
- donné plus de 100 sacs mortuaires et des équipements de protection individuelle (gants, masques, blouses, combinaisons, désinfectant et carburant) à la Société nationale de Croissant-Rouge, afin que leurs volontaires puissent continuer à collecter et à identifier les restes humains.
- donné 31 trousses de premiers secours à la section de Khartoum du Croissant-Rouge soudanais, ainsi que des pansements et du matériel de suture.
- en collaboration avec le Croissant-Rouge soudanais, fourni des kits d'hygiène à plus de 400 familles déplacées à Wad Madani.
- facilité entre le 22 et le 28 mai environ 270 appels téléphoniques entre des membres de familles dans les régions d'Al Jazeera, de Kassala, du Nord et de Gedaref.
- évacué 300 enfants et 70 soignants de l'orphelinat de Maygoma à Khartoum vers Wad Madani.
- déployé une équipe chirurgicale dans l'est du Tchad pour traiter un afflux de blessés par balle en quête de sécurité et de soins médicaux après avoir fui les combats au Soudan voisin. L'équipe - un chirurgien, un anesthésiste, un infirmier de salle et un infirmier de bloc opératoire - a opéré ses premiers patients le 29 juin. Travaillant depuis le centre hospitalier universitaire d'Abéché, les spécialistes médicaux contribuent à soulager les structures médicales d'Adré et d'Abéché, qui ont du mal à faire face à des besoins écrasants. Une deuxième équipe chirurgicale et un physiothérapeute du CICR arriveront bientôt.
Comment nous aider à soutenir le Soudan
Les dons adressés au CICR en réponse à notre appel d'urgence en faveur du Soudan nous aideront à mener nos activités humanitaires à travers le pays. Pour en savoir plus sur notre action au Soudan, cliquez ici.
