Népal : les familles des personnes disparues reçoivent un soutien psychosocial

07-09-2012 Interview

Le conflit interne qui a déchiré le Népal pendant dix ans a pris fin en 2006, mais plus d’un millier de personnes sont toujours portées disparues. En 2010, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lancé le programme Hateymalo (« prenez-vous par la main »). Ce programme aide les familles des personnes disparues à dissiper l’incertitude qui entoure la perte de leurs proches, en leur apportant un soutien psychologique, socioculturel, économique, juridique et administratif. Explications du chef de projet, Yubaraj Adhikari.

Qu’est ce qu’un soutien psychosocial ?

On entend par soutien psychosocial l’aide aux survivants d’une catastrophe ou d’une crise pour leur permettre de reprendre une vie normale. Il met en lumière les liens entre nos besoins psychologiques face à nos diverses expériences (nos pensées, nos émotions et notre comportement) et nos besoins au plan social (nos relations, nos contacts avec les autres, notre intégration au sein d’une communauté, nos traditions et notre culture).

Pourquoi était-il important de lancer ce programme au Népal ?

Aucune autre organisation ne s’employait à soulager la souffrance psychique et sociale que connaissent les familles des personnes disparues. Le CICR sait à quel point leurs besoins sont complexes car l’institution œuvre depuis de nombreuses années dans ce domaine sur le terrain, pas seulement au Népal mais partout dans le monde.

Comment ce programme est-il mis en œuvre et quelles sont les perspectives ?

Venir en aide à des familles dans un contexte varié sur le plan socioculturel n’est pas facile. Nous exécutons Hateymalo en partenariat avec des ONG locales qui connaissent bien la situation. Leur rôle consiste principalement à contribuer au bon déroulement des activités. Ces activités visent à alléger la souffrance psychologique et les difficultés économiques, réduire la stigmatisation et la discrimination, et aider les personnes à surmonter les obstacles administratifs et juridiques.

Par ailleurs, des organisations partenaires ont établi un réseau de solidarité et mis en commun leurs ressources. Grâce à lui, plus de 700 familles de personnes disparues dans 16 districts ont pu déjà recevoir un soutien. Le CICR prévoit d’élargir le programme à 25 autres districts d’ici à 2013, ce qui permettrait à 550 familles supplémentaires d’en bénéficier.

Qu’est-ce qu’un réseau de solidarité et pourquoi est-il utile ?

Les familles des personnes disparues sont confrontées à toute une série de problèmes sur des plans très divers : socioculturel, économique, juridique, psychique, etc. Aucune organisation ne peut traiter à elle seule tous ces domaines, quelles que soient ses méthodes. Le seul moyen d’aider efficacement les familles est de mobiliser des ressources de plusieurs institutions. Hateymalo a donc établi un vaste réseau d’institutions locales et nationales pour venir en aide aux familles.

Les composantes du réseau de solidarité sont Heifer International, le Employment Fund (fonds pour l’emploi) de Helvetas, le projet « Skills for Employment » du Conseil de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (CTEVT), Center for Mental Health and Counselling, l’hôpital psychiatrique de Lagankhel (Kathmandou) et l’organisation Sahakarmi Samaj (Banke).

Photos

Mahadevpuri-5, district de Banke (Népal). Un groupe de soutien aux familles discute des activités avec des collaborateurs du CICR. Dans le cadre du programme Hateymalo, des groupes de soutien, constitués d’épouses et de mères de personnes disparues, se réunissent tous les 15 jours pour échanger leurs impressions et leurs expériences. 

Mahadevpuri-5, district de Banke (Népal). Un groupe de soutien aux familles discute des activités avec des collaborateurs du CICR. Dans le cadre du programme Hateymalo, des groupes de soutien, constitués d’épouses et de mères de personnes disparues, se réunissent tous les 15 jours pour échanger leurs impressions et leurs expériences.
© CICR / N. Shrestha / v-p-np-e-00245

Rajhena, district de Banke (Népal). Des accompagnateurs et des membres d’un groupe de soutien offrent un tableau à Sylvie Thoral, chef de la délégation du CICR, durant la cérémonie d’inauguration d’un chautari (lieu de repos) construit par les familles de personnes disparues à la mémoire de leurs proches. 

Rajhena, district de Banke (Népal). Des accompagnateurs et des membres d’un groupe de soutien offrent un tableau à Sylvie Thoral, chef de la délégation du CICR, durant la cérémonie d’inauguration d’un chautari (lieu de repos) construit par les familles de personnes disparues à la mémoire de leurs proches.
© CICR / N. Shrestha

Rajhena, district de Banke (Népal). Des accompagnateurs, des membres d’un groupe de soutien et des collaborateurs du CICR posent pour une photo de groupe durant la cérémonie d’inauguration d’un chautari (lieu de repos) construit par les familles de personnes disparues à la mémoire de leurs proches. 

Rajhena, district de Banke (Népal). Des accompagnateurs, des membres d’un groupe de soutien et des collaborateurs du CICR posent pour une photo de groupe durant la cérémonie d’inauguration d’un chautari (lieu de repos) construit par les familles de personnes disparues à la mémoire de leurs proches.
© CICR / N. Shrestha

Rajhena, district de Banke (Népal). Sylvie Thoral, chef de la délégation du CICR, et Bijula Adhikari, vice-présidente de Mahila Upakar Munch, durant la cérémonie d’inauguration d’un chautari (lieu de repos) construit par les familles de personnes disparues à la mémoire de leurs proches. 

Rajhena, district de Banke (Népal). Sylvie Thoral, chef de la délégation du CICR, et Bijula Adhikari, vice-présidente de Mahila Upakar Munch, durant la cérémonie d’inauguration d’un chautari (lieu de repos) construit par les familles de personnes disparues à la mémoire de leurs proches.
© CICR

Gulariya, district de Bardia (Népal). Sylvie Thoral, chef de la délégation du CICR, remet, en guise de remerciement, un certificat à Lilawati Tharu, présidente du centre Tharu Women Upliftment, durant le transfert de responsabilité d’un programme de soutien psychosocial du CICR à un groupe d’entraide. 

Gulariya, district de Bardia (Népal). Sylvie Thoral, chef de la délégation du CICR, remet, en guise de remerciement, un certificat à Lilawati Tharu, présidente du centre Tharu Women Upliftment, durant le transfert de responsabilité d’un programme de soutien psychosocial du CICR à un groupe d’entraide.
© CICR / N. Shrestha

Gulariya, district de Bardia (Népal). Les membres d’un groupe de soutien chantent durant la cérémonie de transfert de responsabilité du programme de soutien psychosocial. Leurs chants évoquent la souffrance qu’endurent les familles des personnes disparues. 

Gulariya, district de Bardia (Népal). Les membres d’un groupe de soutien chantent durant la cérémonie de transfert de responsabilité du programme de soutien psychosocial. Leurs chants évoquent la souffrance qu’endurent les familles des personnes disparues.
© CICR / N. Shrestha

Gulariya, district de Bardia (Népal). La mère d’une personne disparue est envahie par l’émotion en parlant avec Sylvie Thoral, chef de la délégation du CICR, durant la cérémonie de transfert de responsabilité d’un programme. 

Gulariya, district de Bardia (Népal). La mère d’une personne disparue est envahie par l’émotion en parlant avec Sylvie Thoral, chef de la délégation du CICR, durant la cérémonie de transfert de responsabilité d’un programme.
© CICR / N. Shrestha

Samsergunj, district de Bardia (Népal). Yubaraj Adhikari, responsable de programme au CICR, et Valery Mbaoh Nana, délégué chargé de la communication, rendent visite à l’épouse d’un homme porté disparu à qui une chèvre a été récemment remise dans le cadre du programme Hateymalo. Quand naîtront les premières biquettes, une d’entre elles ira à une autre famille vulnérable de la même communauté, dans le cadre du programme de transmission des dons. 

Samsergunj, district de Bardia (Népal). Yubaraj Adhikari, responsable de programme au CICR, et Valery Mbaoh Nana, délégué chargé de la communication, rendent visite à l’épouse d’un homme porté disparu à qui une chèvre a été récemment remise dans le cadre du programme Hateymalo. Quand naîtront les premières biquettes, une d’entre elles ira à une autre famille vulnérable de la même communauté, dans le cadre du programme de transmission des dons.
© CICR / N. Shrestha / v-p-np-e-00244

Samsergunj, district de Banke (Népal). Une bénéficiaire du programme Hateymalo pose avec la chèvre qui lui a été récemment remise. Quand naîtront les premières biquettes, une d’entre elles ira à une autre famille vulnérable de la même communauté, dans le cadre du programme de transmission des dons. 

Samsergunj, district de Banke (Népal). Une bénéficiaire du programme Hateymalo pose avec la chèvre qui lui a été récemment remise. Quand naîtront les premières biquettes, une d’entre elles ira à une autre famille vulnérable de la même communauté, dans le cadre du programme de transmission des dons.
© CICR / N. Shrestha

Bhandara, district de Chitwan (Népal). Un père montre le nom de son fils gravé sur une plaque commémorative construite par des familles à la mémoire de leurs proches disparus. 

Bhandara, district de Chitwan (Népal). Un père montre le nom de son fils gravé sur une plaque commémorative construite par des familles à la mémoire de leurs proches disparus.
© CICR / v-p-np-e-00243