L’humanitaire, le religieux et la mort

31-12-2002 Article, Revue internationale de la Croix-Rouge, No. 848, de Sylvain Froidevaux

L'article décrit comment l'action humanitaire ainsi que les rites funéraires doivent être envisagés dans le cas de personnes portées disparues et présumées mortes afin de permettre aux familles d'engager le processus de deuil. Cet article comporte un tableau comparatif présentant les rites funéraires de différentes religions.

Résumé 

Au-delà de leurs divergences, il est une réalité que les humanitaires et les religieux ont en commun : c’est le contact avec la mort et la souffrance d’autrui. Or celle-ci suppose un certain regard, une certaine manière de l’aborder et de la traiter. L’approche religieuse se distingue par une ritualisation de chacun des gestes et des instants qui entourent la mort, depuis l’accompagnement au mourant jusqu’à la fin de la période de deuil. D’un autre coté, le personnel humanitaire s’interroge sur le sort qui doit être réservé au cadavre, sur la meilleure manière d’annoncer la mort aux proches du défunt et de les aider à surmonter l’épreuve. L’absence de dépouille dans les situations de disparitions (missing) constitue un cas limite, pour lequel une adaptation doit être opérée, tant au niveau de l’action humanitaire que des rites funéraires, afin de répondre à la détresse des familles et leur permettre d’entamer le processus de deuil.  
   

Biographie

Sylvain Froidevaux est anthropologue, docteur en Sciences sociales de l’Université de Lausanne. Cet article s’inspire partiellement d’une étude réalisée en 2002 pour le compte du CICR, dans le cadre de son projet « The Missing ». À cette occasion, une enquête sur la problématique de la mort, du deuil et des commémorations funéraires a été menée parallèlement auprès du personnel humanitaire et des représentants de diverses communautés religieuses à Genève : Processus de deuil et commémorations – Étude, rapport et recommandations, CICR, Genève, juillet 2002. 

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