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Pérou : 92 dépouilles mortelles restituées à leurs familles et aux membres de leurs communautés après 25 ans

27-08-2009 Communiqué de presse 09/171

Ayacucho (CICR) – Les familles et les voisins de 92 personnes disparues il y a 25 ans dans le cadre du conflit interne au Pérou, et dont les dépouilles ont été trouvées dans une fosse commune à Putis, au sud-est de la capitale Lima, vont enfin pouvoir enterrer dignement leurs proches dans leur communauté.

Le 19 août, ces familles ont reçu les actes de décès officiels de leurs proches. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait don de cercueils, il a facilité le transport des familles et a contribué au soutien psychologique dont elles avaient besoin dans de telles circonstances.

Des dizaines de parents et les autorités de la communauté de Putis sont arrivées la semaine dernière à Huamanga, capitale d'Ayacucho, pour recevoir du ministère public supraprovincial aux Droits de l'Homme, les actes de décès et les dossiers faisant état des circonstances dans lesquelles leurs proches ont trouvé la mort.

« Je peux enfin enterrer ma fille Rita pour que son âme repose en paix », dit Marina Quispe Saavedra, mère de famille qui a perdu sa fille âgée alors d’à peine dix ans. Il y a quinze mois, Marina a assisté aux exhumations et a reconnu des vêtements de sa fille dont l'identité a été vérifiée par des examens d’ADN.

« Les attentes et l'espoir de retrouver un être proche augmentent au fur et à mesure que le processus de recherche avance. L'exhumation des restes mortels, l'exposition des vêtements, l'identification par les proches et, en dernier lieu, la restitution, contribuent à mettre un terme aux 25 ans qu'a duré le processus de deuil de ces familles », affirme Valeria Gamboni, cheffe de la délégation du CICR pour la Bolivie, l'Équateur et le Pérou. « Il reste néanmoins à apporter une solution rapide à des questions telles que la réparation ou l'amélioration substantielle des conditions de vie de ces familles ».

Sur les 92 corps retrouvés, seuls 28 ont été pleinement identifiés par l'Équipe péruv ienne d'anthropologie légale. Les efforts visant à identifier les autres personnes n’ont malheureusement donné aucun résultat concluant car il a été impossible de confronter l'ADN des corps retrouvés avec celui de leurs proches, les membres de la famille étant, dans certains cas, tous morts. Sur l'ensemble des corps qui ont été trouvés, 20 correspondent à des femmes et 48 à des mineurs, parmi lesquels 38 filles et garçons de moins de 10 ans.

Pour le CICR, la question des personnes disparues constitue un défi important, d’autant plus que 15 000 familles ignorent encore le sort de leurs proches disparus au cours du conflit armé interne qui a secoué le Pérou entre 1980 et 2000.

« Bien que le processus de recherche et d'identification des personnes disparues soit bien engagé, il reste très lent. De source officielle, on n'aurait avancé, en cinq ans, que dans 1,8 % des cas. Il faut mettre en place des mécanismes qui accélèrent les recherches, et se doter de moyens supplémentaires en vue d'apporter des réponses plus rapides aux familles des personnes disparues. La douleur s'éternise », déclare Valeria Gamboni.

  Informations complémentaires :  

  Dafne Martos, CICR Lima, tél. :+51 997 56 02 40