Le camp des réfugiés nigériens à Ménaka. CC-BY-NC-ND / Sidi Boubacar Diarra

Mali : le CICR renforce sa présence dans la région de Ménaka

Le conflit armé et les changements climatiques ont causé l'accroissement des besoins de protection et d'assistance des populations dans cette région frontalière avec le Niger. Pour y répondre, le CICR a décidé de renforcer sa présence à Ménaka en procédant à l'ouverture d'un bureau.
Article 21 mars 2019 Mali

Dans cette partie du Sahel, les violences communautaires, les affrontements entre les parties au conflit et les actes de banditisme ont augmenté en 2018. Les chefs de délégation CICR du Mali et du Niger avaient en mai 2018 appelé les acteurs de la zone à la retenue. Cette dégradation de la situation sécuritaire s'est poursuivie depuis le début de cette année.

Ménaka est une région dont les conditions climatiques sont difficiles. Dans cette zone aride, les précipitations sont irrégulières et les saisons des pluies sont de plus en plus courtes. Les zones cultivables sont réduites et l'alimentation pour les animaux se raréfie. L'élevage est la principale source de revenus pour ces communautés qui souffrent des effets combinés du conflit armé et des changements climatiques.

Conséquences humanitaires

Des réfugiés maliens de retour à Ménaka. CC-BY-NC-ND / Sidi Boubacar Diarra

Le conflit armé et les violences ont contraint des centaines de familles à fuir vers des zones plus accueillantes. Ces déplacements massifs à l'intérieur de la région de Ménaka et de part et d'autre de la frontière nigérienne ont accru la pression sur des ressources déjà très limitées en eau, en terres de cultures et de pâturages.

« Le CICR se doit de venir en aide à ces personnes qui ont tout laissé derrière elles, vraiment tout, et qui manquent d'eau, de nourriture, de soins, d'abris. », s'exprimait Patrick Youssef, directeur adjoint du CICR pour l'Afrique lors d'une visite dans la région de Ménaka en août 2018.

Réponse de proximité du CICR

Au vu de l'accroissement des besoins humanitaires, le CICR a décidé de se rapprocher de ces populations affectées en ouvrant un bureau à Ménaka le 6 mars 2019.

« L'ouverture d'un bureau du CICR à Ménaka permettra à l'organisation de disposer de plus de ressources humaines et matérielles afin de répondre de manière plus rapide aux nombreux besoins humanitaires auxquels font face les populations », affirme Jean-Nicolas Marti, chef de délégation du CICR au Mali.

Coupure de ruban du bureau du CICR à Ménaka. CC-BY-NC-ND / Sidi Boubacar Diarra

Le bureau à Ménaka s'ajoute aux autres structures du CICR à Gao, Kidal, Tombouctou et Mopti. En janvier 2019, un bureau du CICR avait été ouvert dans la région de Tillabéry au Niger, frontalière de celle de Ménaka.

Le CICR dans la région de Ménaka

En 2018, mous avons apporté une réponse d'urgence constituée de vivres et biens essentiels de ménage au profit de 1 685 familles (plus de 10 000 personnes) à Ménaka, Anderamboukane et Tidermene. Afin de renforcer la résilience des populations, nous avons appuyé des populations à Ménaka à travers des programmes d'agriculture (maraîchages), d'élevage (vaccination des animaux et distribution d'aliments pour bétail) et de réhabilitation d'ouvrages à caractère communautaire (puits pastoraux, adduction d'eau).

Avec l'ouverture de ce bureau, en collaboration avec la branche régionale de la Croix-Rouge malienne à Ménaka et en coordination avec les autorités, nous poursuivrons nos activités d'accès aux soins de santé notamment l'évacuation et la prise en charge des blessés de guerre, d'accès à l'eau, de soutien économique, de rétablissement des liens familiaux et de protection de la population civile.