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Érythrée : des femmes déplacées apprennent à construire des fours économes en énergie

06-03-2003 Éclairage

La vie est dure pour les 1 350 femmes vivant dans le camp de personnes déplacées à Mai Wurray, à quelque 80 km au sud-est d’Asmara, la capitale érythréenne.

 


© ICRC 

 

Ces femmes et leur famille ont fui leur village en 1998, lors de la guerre entre l’Érythrée et l’Éthiopie. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, la situation ne leur permet toujours pas de rentrer chez elles. La vie au camp est devenue une sorte de routine, mais elle n’est pas facile. Pour ramasser le bois nécessaire à la cuisson des aliments, les femmes et leurs enfants doivent marcher durant plus de quatre heures sous un soleil de plomb. La moitié du bois sert à cuire l’ ingjera , une crêpe qui constitue la base de la nourriture traditionnelle en Érythrée.

 

© ICRC 

 

En février 2003, le CICR a lancé un projet pilote pour aider ces femmes en leur apprenant à construire des fours améliorés qui ne nécessitent plus que la moitié de la quantité de bois. Ces fours ont été mis au point par les ministères érythréens de l’Énergie et de l’Agriculture ainsi que par l’association des femmes érythréennes. Ainsi, des femmes expérimentées, mandatées par les autorités régionales et rémunérées par le CICR, ont commencé à dispenser une formation à un premier groupe de 30 femmes sur une période de deux semaines. Celles-ci, à leur tour, transmettront les connaissances nouvellement acquises à d’autres personnes qui vivent dans le camp. L’ensemble du projet durera trois mois. Il permettra de construire 300 fours et de cuire suffisamment d’ ingjera pour nourrir toute la population du camp, qui compte quelque 5 000 personnes. Une partie des matériaux nécessaires à la construction, comme l’argile et les pierres, est disponible à proximité du camp, et les autres matériaux sont fournis par le CICR.

Ces fours améliorés permettront aux femmes de gagner un temps précieux lors du ramassage du bois. Ils contribueront également à protéger un environnement fragile dans un pays qui souffre déjà de déforestation intensive. Des cheminées canaliseront la fumée en l’évacuant vers le haut, loin du sol, ce qui réduira les maladies respiratoires. Par ailleurs, comme ces fours seront surélevés, les femmes pourront se tenir debout – au lieu de s’agenouiller – lors de la préparation de l’ ingjera , ce qui rendra leur travail moins fatigant.

Quand les femmes déplacées et leur famille seront en mesure de retourner chez elles, elles pourront mettre à profit leur nouveau savoir en construisant des fours similaires dans leur village.