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Conflit armé en Israël et en territoire palestinien occupé : le CICR réfute de dangereuses contrevérités sur son action

L’escalade de violence en Israël, dans les territoires palestiniens occupés à Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, s’est accompagnée d’une surenchère de propos déshumanisants et d’informations fausses ou mensongères sur le CICR et les activités qu’il mène dans le cadre du conflit en cours. Au vu des répercussions concrètes de ces discours, à la fois sur les populations et sur les acteurs humanitaires, nous souhaitons apporter des réponses sans équivoque à certaines contrevérités dangereuses qui circulent sur le CICR et son personnel.

Les campagnes de désinformation et de mésinformation mettent directement en danger ceux qui ont besoin d'aide et ceux qui essaient de les aider. Nous demandons instamment à tous les acteurs influents de ne pas recourir à de telles pratiques ou de ne pas les cautionner, et de promouvoir un environnement d'information où la dignité et la sécurité des personnes, l'action humanitaire et le droit international humanitaire sont respectés.

Vous pouvez lire cette page en arabe ou en hébreu.

  • Non. Le CICR est une organisation humanitaire neutre. Nous nous abstenons de faire de la politique. Nos préoccupations sont d’ordre purement humanitaire – à savoir, sauver des vies et réduire ou prévenir les souffrances des personnes prises au piège dans un conflit.


    Afin d’opérer dans les zones de guerre, le CICR s’attache à instaurer un climat de confiance en engageant un dialogue confidentiel avec toutes les parties au conflit, dans le but ultime d’atténuer les souffrances des personnes affectées.\

    Ce dialogue nous permet d’accomplir une part essentielle de notre action : rappeler aux belligérants les obligations qui leur incombent au titre du droit international humanitaire – ce qu’il nous arrive aussi de faire dans des communiqués publics – et faire part de nos préoccupations directement et franchement quant à la façon dont les hostilités sont conduites. Nous n’évoquons jamais en public la teneur de ces conversations confidentielles.

    En interpellant publiquement un camp ou l’autre, ou en divulguant des éléments de nos échanges confidentiels, nous risquerions de perdre la confiance des belligérants ainsi que l’accès direct et l’espace vital dont nous avons besoin pour parler à toutes les parties au conflit de la nécessité de protéger les civils pendant les hostilités. Cela pourrait en outre compromettre notre capacité à apporter une assistance indispensable aux personnes en détresse.

    Certains auront l’impression que nous ne nous exprimons pas assez publiquement. Mais des décennies d’expérience nous ont enseigné que l’approche la plus efficace consiste à plaider directement auprès de ceux que nous nous efforçons d’influencer.
    Nous avons pleinement conscience du fait que notre neutralité et nos principes ne sont pas toujours bien compris. Cependant, nous devons absolument faire preuve de neutralité et d’impartialité pour être en mesure d’agir et ce, quel que soit le contexte. Nous continuons de faire des efforts pour informer le public et nos interlocuteurs, y compris les parties au conflit, de ce que le CICR peut et ne peut pas faire en vertu de son mandat et de ses principes.
    Pour en savoir plus sur les raisons de « notre silence », regardez cette courte vidéo.

  • Lors d’un transfert d’otages, le rôle du CICR consiste principalement à assurer un passage en toute sécurité et à fournir un soutien médical et logistique. À tout moment, le personnel du CICR met tout en œuvre pour protéger la dignité des personnes libérées, mais de multiples aspects et paramètres échappent à notre contrôle ; il est donc important que les personnes connaissent les limitations auxquelles nous sommes confrontés lors de telles opérations.

    Il est capital que nous préservions notre neutralité pour pouvoir opérer dans des environnements complexes et instables. Le fait de perturber le travail des services de sécurité armés pourrait compromettre la sécurité du personnel du CICR et, plus grave encore, celle des otages. Les circonstances spécifiques de chaque situation peuvent varier considérablement, et des difficultés telles que des rassemblements importants ou des actions imprévisibles menées par des groupes armés réduisent la capacité du CICR à gérer pleinement le processus. Il incombe aux parties signataires de l’accord de garantir la sûreté et la sécurité des transferts d’otages. Notre priorité est et sera toujours la libération et le transfert en toute sécurité des otages aux autorités pertinentes ainsi qu’aux familles et proches qui attendent de les retrouver. 

  • Le fait de réduire le rôle du CICR à un simple service de transport ne reflète pas l’ensemble de notre action. Lorsque nous transportons des personnes touchées par un conflit armé, notre travail ne se limite pas à déplacer ces personnes d’un endroit à l’autre. 

    Notre implication dans les transferts d’otages est empreinte de compassion et d’empathie à l’égard des personnes touchées par un conflit. Notre statut d’acteur neutre nous permet de transférer en toute sécurité les personnes détenues et les otages, en les protégeant lors des moments critiques du transfert. Des soins de premiers secours et un soutien émotionnel sont proposés aux otages libérés, en reconnaissant le traumatisme qu’ils ont subi. C’est la confiance que les autorités israéliennes et le Hamas nous accordent qui nous permet de travailler avec toutes les parties impliquées pour mener à bien ces opérations délicates. Cette confiance, associée à notre approche réfléchie et fondée sur des principes, nous permet de garantir que les personnes sont traitées avec humanité lors des opérations de libération et de transfert. 

    Nous conduisons nos activités selon les principes stricts de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, ce qui nous permet de travailler avec toutes les parties à un conflit.

    Cela peut paraître simple, mais le travail réalisé en arrière-plan – négocier l’accès, assurer la sécurité et la coordination entre les parties – est incroyablement complexe et peut souvent prendre des mois, voire des années. Chaque étape vise à protéger des vies, et pas seulement à proposer un moyen de transport.

  • Le rôle du CICR dans ces échanges consiste à agir en tant qu’intermédiaire neutre, en facilitant le transfert des personnes en toute sécurité et dans le respect de leur dignité. Les retards dans la libération de détenus peuvent être dus à diverses raisons logistiques ou administratives, et attribuer ces retards à des actions intentionnelles du CICR est catégoriquement faux.

  • Nous avons régulièrement demandé l’accès immédiat aux otages pour nous assurer de leur bien-être, faciliter la communication avec leurs proches et évaluer leurs conditions de détention conformément au droit international humanitaire. Nous l’avons fait publiquement et directement auprès des responsables.

    La coopération de toutes les parties impliquées est indispensable pour sécuriser l’accès. Si une partie au conflit entrave ou refuse l’accès, nous ne pouvons pas simplement imposer notre présence sans mettre en péril nos principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance. Cela risquerait également de mettre davantage en danger les personnes retenues en otage. Le manque d’accès, aggravé par les hostilités en cours et les risques pour la sécurité, souligne la nature incroyablement complexe et sensible de la question de l’accès dans une zone de conflit actif.

    Nous ne cherchons pas à nous attribuer le mérite de quoi que ce soit, mais demandons simplement un espace humanitaire qui nous permette de mener à bien notre action humanitaire en tant qu’intermédiaire neutre.

  • Le CICR n’a pu visiter aucun détenu palestinien dans des lieux de privation de liberté israéliens depuis le 7 octobre 2023.

    Nous échangeons résolument avec les autorités israéliennes compétentes dans le cadre de notre dialogue bilatéral et confidentiel pour qu’elles recommencent à nous informer du lieu où se trouvent les milliers de Palestiniens détenus dans des lieux de détention en Israël et qu’elles nous autorisent à reprendre nos visites et notre travail de maintien des liens familiaux de ces détenus. Nous avons également demandé à plusieurs reprises que les personnes détenues soient traitées avec humanité et autorisées à communiquer avec leurs proches. 

    Nous nous tenons prêts à reprendre nos visites régulières dans les lieux de détention dès que possible, afin de continuer notre suivi des conditions de détention et du traitement réservé aux détenus dans l’ensemble des lieux concernés. Cela reste une priorité pour le CICR en Israël et dans les territoires occupés. 

    À ce jour, nous avons eu des échanges avec plus de 1250 détenus libérés – dans le cadre d’entretiens en groupe ou individuels – afin de recueillir des informations sur leur traitement et leurs conditions de détention. Cela nous a permis de nous engager auprès des autorités compétentes ainsi que de faciliter la libération de 154 Palestiniens détenus dans des lieux de détention israéliens et le retour auprès de leur famille.

    Notre institution s’emploie depuis longtemps à visiter des personnes privées de liberté partout dans le monde. Notre engagement en faveur des détenus et de leurs familles demeure inchangé.

  • Jamais. Le CICR dément catégoriquement toutes les allégations d’espionnage. Nous sommes résolus à faire valoir les principes et l’éthique de l’action humanitaire dans toutes nos opérations. Ces fausses affirmations compromettent la sécurité de notre personnel et empêchent l’aide humanitaire de parvenir à ceux qui en ont besoin.

    Le dialogue confidentiel que nous entretenons avec toutes les parties au conflit nous permet d’accomplir une part essentielle de notre action : rappeler aux parties leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et faire part de nos préoccupations quant à la façon dont les hostilités sont conduites. 

    Ce dialogue avec les parties au conflit nous offre la possibilité de plaider de façon discrète et soutenue en faveur de la protection des civils pendant les hostilités. Cette action vise à sauver des vies et ne devrait pas être interprétée autrement.

  • Tout au long du conflit, le CICR a été sollicité pour évacuer des hôpitaux du nord de Gaza. Cependant, en raison des conditions d’extrême insécurité, du blocage des routes et du manque de fiabilité des communications, nous n’avons pas pu accéder régulièrement à la zone, et n’avons donc participé à aucune de ces opérations d’évacuation.

    Le CICR – en collaboration avec la Société du Croissant-Rouge palestinien – n’a réussi que récemment à transférer quelques patients dans un état critique et d’autres nécessitant des soins spécialisés depuis des hôpitaux n’étant plus en mesure de fournir des soins appropriés vers d’autres structures médicales. 

    Il est inacceptable que ce conflit fasse payer un tribut aussi lourd aux civils, et notamment aux bébés et aux enfants.

    Le CICR n’a cessé d’insister sur la nécessité d’un accès humanitaire sécurisé à l’ensemble de Gaza, y compris dans le nord. Il se tient prêt à remplir son rôle d’intermédiaire neutre dans les conflits et reste fermement déterminé à fournir son soutien à l’évacuation des malades et des blessés. À cette fin, nous appelons de nouveau à faire en sorte que les conditions nécessaires soient réunies. Or, seules les parties au conflit en ont le pouvoir. Sans un tel accord, les évacuations peuvent mettre davantage de vies en danger, y compris celles de civils. Le CICR a rappelé à de nombreuses reprises que, conformément aux ordres d’évacuation, tout doit être mis en œuvre pour épargner la vie des civils et garantir qu’ils ont accès aux services essentiels, notamment à l’approvisionnement en nourriture et en eau ainsi qu’aux soins médicaux. Le CICR poursuit ses opérations à Gaza, même s’il décide parfois d’appliquer des mesures de sûreté et sécurité supplémentaires pour son personnel. 

    Les parties au conflit doivent assumer leurs responsabilités quant à la protection des blessés et des malades, ainsi que du personnel médical qui leur dispense des soins.

  • Les équipes du CICR sont et resteront à Gaza. Nous n’avons aucune intention de partir. Nous renforçons au contraire les capacités de nos équipes présentes sur place. Le CICR compte plus 300 membres du personnel à Gaza, dont beaucoup travaillent sans relâche depuis l’escalade du conflit armé afin d’apporter des secours essentiels à la population.

    De plus, nous déployons dans la zone de nouveaux spécialistes, y compris des médecins, des chirurgiens et des experts en matière de contamination par les armes, afin d’accroître notre capacité à soutenir les hôpitaux, à assurer des interventions vitales en chirurgie traumatique, et à fournir de l’eau potable à des personnes qui en ont désespérément besoin ou sont confrontées à la maladie à mesure que leur état de santé se dégrade. Plus récemment, le CICR a vacciné plus de 1100 enfants contre la polio à l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge à Rafah. Pour en savoir plus sur nos activités dans le domaine de la santé à Gaza, veuillez consulter l’article suivant (en anglais) : Facts & Figures: Red Cross Field Hospital in Rafah, Gaza Strip.

    Les décisions du CICR quant à l’envoi de personnel et de matériel à Gaza sont exclusivement fondées sur les besoins humanitaires. Nous nous attachons à obtenir un accès aux populations en entretenant un dialogue constant et régulier avec les autorités concernées en tant qu’organisation neutre, impartiale et indépendante.

    L’arrivée de ces équipes et, avec elles, d’une aide humanitaire cruciale apporte un soulagement certain mais insuffisant. Nous exhortons les parties au conflit à autoriser un accès humanitaire rapide et sans entrave, comme le prescrit le droit international humanitaire. Gaza a cruellement besoin d’un soutien continu sous forme d’assistance et de personnel humanitaires.

    Nous sommes présents en Israël et dans les territoires occupés depuis 1967, avec des bureaux à Tel-Aviv, à Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Pour en savoir plus sur nos récentes activités, veuillez consulter l’article Israël et les territoires occupés : principaux faits et chiffres (du 7 octobre 2023 au 25 septembre 2024)

  • Depuis les attaques du 7 octobre 2023, nous n’avons eu de cesse d’appeler en priorité à la libération inconditionnelle des otages, tout en insistant sur l’accès à ces derniers et la possibilité de leur fournir des soins médicaux.

    Les familles des otages vivent un véritable cauchemar depuis plus d’un an. Les enfants, épouses, frères et sœurs et parents attendent avec angoisse des nouvelles de leurs proches. Nous sommes allés à la rencontre des familles des otages, qui veulent à juste titre s’assurer que leurs proches peuvent poursuivre leurs traitements médicaux. Nous les avons informées que nous souhaitions faire parvenir les médicaments à leurs proches retenus en otages et leur communiquer des nouvelles de leur famille.

    En l’absence d’un tel accès, nous avons entamé un dialogue avec les parties au conflit afin de trouver d’autres solutions pour faire parvenir aux otages les médicaments dont ils ont besoin.

    Pour plus d’informations sur nos dernières déclarations, veuillez consulter notre site Internet ou les Questions fréquemment posées sur le CICR et les otages détenus à Gaza ainsi que les informations pour les personnes touchées par le conflit en Israël (en anglais).

  • Nous n’avons pas donné notre accord pour que des personnes grimpent sur le toit de nos véhicules pour y brandir des drapeaux du Hamas à Ramallah et nous n’avions pas les moyens de les en empêcher.

    Le CICR intervient régulièrement dans le monde entier en tant que tiers de confiance pour faciliter le transfert de personnes privées de liberté, qu’il s’agisse de détenus ou d’otages. Cela signifie que nous aidons à mettre en œuvre un accord de libération que les parties concernées ont déjà accepté. Une fois l’accord conclu, notre rôle consiste à veiller à ce que les personnes soient libérées dans des conditions sûres et dignes, et de les amener en toute sécurité jusqu’à un lieu défini durant les négociations.

    La sécurité de tous les acteurs concernés, y compris celle de nos propres collaborateurs, est toujours primordiale pour la réussite des opérations de ce type. Nous rappelons à toutes les parties, y compris aux familles des personnes libérées, qu’elles doivent respecter notre neutralité lorsque nous accomplissons notre travail.

  • Nous rejetons sans équivoque l’antisémitisme sous toutes ses formes. La haine, la discrimination et la violence dirigées contre les personnes et les communautés juives sont intolérables et doivent être combattues partout où elles se manifestent. La dignité, la sécurité et l’humanité de chaque personne doivent être respectées et protégées, et nous demeurons fermement résolus à favoriser la compréhension et l’inclusion. L’antisémitisme n’a pas sa place dans nos sociétés et nous sommes solidaires de tous ceux qui œuvrent à son éradication.

    Le personnel du CICR est tenu d’appliquer un Code de conduite strict qui établit clairement l’obligation de respecter la dignité de tous les êtres humains. Cette obligation constitue le fondement d’une interdiction ferme de tout type de comportement discriminatoire, y compris l’antisémitisme. Tous les membres du personnel reçoivent une formation obligatoire au Code de conduite du CICR. Les violations de ses dispositions peuvent donner lieu à des enquêtes disciplinaires officielles entraînant des sanctions, telles que le licenciement.

  • Pendant la Seconde Guerre mondiale, le CICR a activement aidé les prisonniers de guerre en les aidant à communiquer avec leur famille et en contrôlant les conditions de détention dans les camps. Cependant, le mandat de l’époque ne s’étendait pas explicitement aux civils, sauf si les gouvernements l’autorisaient.

    Le CICR n’a pas su s’exprimer et surtout agir au nom des millions de personnes qui ont souffert et péri dans les camps de la mort, en particulier les Juifs qui ont été ciblés, persécutés et assassinés sous le régime nazi. Le CICR a exprimé publiquement ses profonds regrets s’agissant de ce qu’il considère comme « le plus grand échec de son histoire ». Il reconnaît pleinement ses lacunes et son manque de courage face aux horreurs de la persécution et du génocide nazis. 

    Pour rendre hommage aux personnes victimes et survivantes de l’Holocauste, les mots ne suffisent pas. Il faut agir, sans relâche, pour bâtir un monde dans lequel la dignité et l’humanité de chaque individu sont non seulement reconnues mais aussi farouchement défendues – sans exception, sans hésitation et sans compromis.

    Après la Seconde Guerre mondiale, plusieurs mesures ont été prises pour mieux protéger les civils et empêcher que des atrocités comme l’Holocauste ne se reproduisent. Ces efforts ont été impulsés par les enseignements tirés de la guerre et de l’immense souffrance humaine engendrée par l’Holocauste. Tout d’abord, la Quatrième Convention de Genève de 1949 a permis de développer le droit international humanitaire (DIH), en traitant spécifiquement de la protection des civils en période de conflit et en reconnaissant pleinement les difficultés auxquelles ils sont confrontés. 

    Le CICR a intensifié ses efforts en faveur de la redevabilité en sensibilisant les gouvernements, les forces armées et les populations au DIH et en soulignant l’importance pour les parties à un conflit d’y adhérer afin de prévenir les génocides et autres atrocités. 

    En multipliant ses opérations sur le terrain et en élargissant sa présence à l’échelle mondiale, le CICR s’est efforcé de répondre plus efficacement aux conflits émergents. Il a mis au point des mécanismes pour déployer des secours humanitaires, protéger les populations civiles, s’engager auprès des acteurs armés et constater le respect du DIH.

    Bien que ces mesures ne puissent pas compenser les erreurs du passé, nous demeurons fermement résolus à faire en sorte que les échecs de la Seconde Guerre mondiale servent d’enseignement solennel et pérenne. Dans le strict respect de nos principes de neutralité, d’impartialité, d’indépendance et d’humanité, nous veillons à ce que nos politiques et nos actions répondent aux normes les plus élevées, afin de continuer à fournir une protection et une assistance sans distinction liée à la race, à la religion, au genre ou à l’affiliation politique.

    Pour approfondir cette question, nous vous encourageons à consulter nos articles sur l’Holocauste et le rôle joué par le CICR au cours de ce chapitre tragique de l’histoire. Toutes les archives du CICR concernant la Seconde Guerre mondiale sont accessibles au public et aux chercheurs.

  • Le CICR conduit ses activités dans le respect des principes de neutralité et d’impartialité, en veillant à ne jamais prendre parti. Cela lui permet de dialoguer avec tous les acteurs, quels que soient leur statut et leur désignation. Dialoguer avec des groupes ou des individus ne signifie pas que le CICR approuve leurs actions : son seul objectif est de soulager la souffrance humaine. 

    Pour fournir une protection et une assistance aux civils, le CICR doit négocier l’accès à des zones de conflit. En discutant avec toutes les parties à un conflit, y compris des ennemis, nous nous efforçons de rendre l’accès humanitaire plus sûr, de rappeler aux parties les obligations qui leur incombent en vertu du DIH et de réduire les souffrances.

    Dialoguer avec des parties à un conflit, qu’il s’agisse de gouvernements ou de groupes armés non étatiques, est un processus complexe mais nécessaire. Bien qu’il puisse être jugé controversé par certains, ce dialogue permet toutefois au CICR de remplir sa mission humanitaire dans des situations de conflit délicates et dangereuses. 

  • Le CICR a pour priorité absolue de faire en sorte que l’aide parvienne bien aux personnes qui en ont le plus besoin. Nous appliquons donc de solides mesures de supervision et d’atténuation des risques pour garantir que l’assistance bénéficie réellement aux populations ciblées.

    Les activités du CICR ne visent pas à soutenir les actions et les objectifs des parties à un conflit armé, qu’il s’agisse d’États ou de groupes armés non étatiques. Par conséquent, nous faisons preuve de la plus grande diligence pour limiter les éventuels détournements de l’aide, dans la mesure où ceux-ci pourraient saper l’acceptation et la confiance dont notre institution bénéficie, compromettre notre accès futur et poser des problèmes de sécurité pour nos collègues sur le terrain.

    Le CICR travaille sans relâche pour éviter que l’aide ne soit soustraite à ceux qui la nécessitent. Au fil des ans, il a élaboré des politiques internes et des procédures de vérification diligente afin de limiter les risques de détournement. Dans cet objectif, il procède entre autres à une sélection attentive de ses fournisseurs et sous-traitants, ainsi qu’à une évaluation précise des besoins ; de plus, il réalise et supervise lui-même ses activités et contrôle ses processus de distribution.

  • Non. Le droit international humanitaire prévoit que toutes les parties à un conflit sont tenues de respecter et de protéger pleinement les infrastructures de santé. Nous avons appelé à de maintes reprises à la protection des hôpitaux, des installations médicales et des professionnels de santé. Cela inclut tout usage abusif de telles structures. 

    Partout dans le monde, lorsque le CICR observe une violation du droit international humanitaire, nous abordons la question directement avec les parties de manière confidentielle. 

    Suggestion de lecture : La protection des hôpitaux en temps de conflit armé : ce que dit le droit

  • Le CICR fournit des documents appelés « attestations de détention » qui certifient qu’une personne a été détenue. Il s’agit d’une activité humanitaire menée par le CICR dans de nombreux endroits à travers le monde, conformément à la Quatrième Convention de Genève de 1949. En Israël, un tel document est délivré à la suite d’une notification de l’autorité détentrice. Le CICR ne participe à aucun programme de paiement d’allocations impliquant l’Autorité palestinienne.

  • Nous avons connaissance d’un rapport relatif à des messages qui auraient été publiés sur des réseaux sociaux depuis le compte privé d’un membre du personnel du CICR. Les opinions exprimées ne reflètent pas les positions du CICR qui, en tant qu’organisation humanitaire neutre et impartiale, œuvre à atténuer les souffrances des personnes touchées par le conflit, indépendamment de leur appartenance à l’un ou l’autre camp. L’ensemble du personnel du CICR approuve et est tenu de respecter un code de conduite. Nous menons actuellement une enquête rigoureuse sur cette question, conformément à nos procédures, nos valeurs et nos principes.

    Nous condamnons également fermement que notre personnel soit pris pour cible en ligne. Bien qu’il puisse sembler inoffensif de partager des informations en ligne, les personnes ciblées en subissent les conséquences dans la vie réelle – en particulier lorsque des informations personnelles sont divulguées. Rien ne justifie de prendre des individus pour cible ni d’appeler à la violence, en ligne ou en dehors. Cela menace la sécurité de notre personnel, qui travaille sans relâche pour remplir le mandat de notre institution. Il est d’une importance capitale de vérifier les faits avant de les partager, et il convient d’empêcher la propagation d’informations préjudiciables afin de préserver l’espace dont les organisations humanitaires ont besoin pour accomplir leur travail, qui est de sauver des vies. Pour en savoir plus, veuillez consulter l’article : « Pourquoi le CICR est-il préoccupé par la diffusion d’« informations préjudiciables » dans les conflits ? ».

  • Le CICR n’a pas été impliqué dans le transfert de dépouilles mortelles d’Israël vers Gaza, en dehors de tout accord conclu entre les parties.

    Le CICR est prêt à faciliter le transfert des défunts en sa qualité d’intermédiaire humanitaire neutre et conformément à tout accord négocié entre les parties, en consultation avec le CICR. 

    Nous réaffirmons que toutes les familles ont le droit de recevoir des nouvelles de leurs proches et de les enterrer de manière respectueuse et conformément à leurs traditions.

    Le CICR fournit aux intervenants et aux spécialistes forensiques une assistance technique et matérielle, en distribuant par exemple des sacs mortuaires et des équipements de protection individuelle, pour les soutenir dans la collecte et la gestion des dépouilles mortelles conformément aux bonnes pratiques en la matière. 

    Le CICR mène un dialogue systématique avec les parties au conflit en leur rappelant leurs obligations de respecter la dignité des personnes décédées et le droit des familles à connaître le sort de leurs proches. 

  • La désinformation peut considérablement nuire à notre action – et à celle d’autres organisations humanitaires – en suscitant la méfiance, en donnant une image erronée de nos activités et en entravant notre capacité à fournir une aide humanitaire.

    Une représentation fausse du mandat ou de l’action du CICR peut nuire à la compréhension par le public des principes du droit international humanitaire (DIH), conduisant à un respect moindre de ces principes et compliquant la protection des civils et des personnes détenues.

    Dans des contextes fortement polarisés, des rumeurs peuvent se transformer en menaces physiques. Les tentatives visant à fausser la perception du public, à délégitimer notre action strictement humanitaire et à promouvoir des récits déshumanisants peuvent avoir des conséquences dans le monde réel et mettre en danger la vie, non seulement de notre personnel, mais aussi des personnes que nous cherchons à aider, notamment les personnes détenues et retenues en otage. Cela est inacceptable.