Protéger les morts grâce à l’action forensique

Le CICR promeut et soutient la mise en place de bonnes pratiques forensiques afin de répondre aux besoins des personnes et communautés touchées. La prise en charge correcte et l'identification des dépouilles mortelles contribuent à éviter – et, le cas échéant, à résoudre – la tragédie des personnes portées disparues par suite d'un conflit armé, d'une situation de violence armée, d'une catastrophe ou d'une migration.

©Didier Revol / CICR

Organisation humanitaire de premier plan, le CICR travaille au quotidien, à travers le monde entier, dans des situations de conflit et de violence. Confronté à un environnement opérationnel de plus en plus complexe, le CICR fait appel aux sciences forensiques pour renforcer son action humanitaire auprès des populations touchées, veillant à assurer la protection des personnes décédées et contribuant à rétablir leur identité.

 

 

Le CICR collabore étroitement avec les praticiens et les instituts forensiques, dont il s'attache à renforcer les capacités par différents biais : formation, soutien aux infrastructures ou services consultatifs. Le rôle des sciences forensiques dans la réponse aux besoins des personnes touchées bénéficie d'une reconnaissance croissante dans la sphère humanitaire.

©Maxym Levin / CICR

Déployée dans le monde entier, l'équipe d'experts forensiques du CICR vise à contribuer à la réalisation d'un double objectif : la protection des personnes décédées et le respect du droit des familles à savoir ce qu'il est advenu de leurs proches portés disparus. Des spécialistes de plusieurs disciplines forensiques – génétique, anthropologie, odontologie, archéologie et pathologie – font actuellement partie de l'équipe.

Réponse forensique à la pandémie de Covid-19

Face à la pandémie de Covid-19, le CICR a réorienté ses activités et programmes pour être en mesure de répondre partout dans le monde aux besoins concernant les personnes décédées et leurs familles ainsi que les personnels qui s'efforcent de protéger et de gérer les victimes.

©Thomas Glass / CICR

Lorsqu'une personne perd la vie pendant une guerre, une catastrophe ou une migration, sa dépouille doit être correctement prise en charge, et toute information disponible doit être dûment consignée. Les corps doivent être localisés, récupérés et identifiés pour éviter que les personnes décédées soient portées disparues. Ces exigences s'imposent aujourd'hui plus que jamais dans le contexte de la pandémie.

Le CICR a élaboré des orientations assorties de recommandations, appelant les autorités, les instituts forensiques et les personnels chargés de la gestion des dépouilles à respecter la dignité des personnes décédées durant la crise du Covid-19.

 Téléchargez ici ces orientations :

COVID-19: Orientations generales POUR LA GESTION DES DéPOUILLES MORTELLES

 

Conflits armés, catastrophes, migration : nos modalités d'action

Les services offerts par le CICR dans le domaine forensique sont adaptés aux besoins et ils s'inscrivent dans une approche holistique de l'action humanitaire, intégrant notamment activités de protection, conseils juridiques, soutien psychosocial, services de santé, assistance économique, accès à l'eau et à un habitat convenable et, enfin, réduction de l'impact humanitaire de la contamination par les armes.

©Alejandra Jiminez / CICR

Conflits armés

En période d'hostilités actives, l'objectif immédiat des programmes forensiques est d'assurer la localisation et la récupération effectives des restes des personnes décédées, selon des modalités permettant leur identification et leur restitution aux familles. Notre action dans le cadre du conflit du Haut-Karabakh souligne l'importance d'une telle approche.

Un processus d'identification efficace est nécessaire. Il doit inclure un dispositif permettant de partager les informations de façon transparente et en temps voulu avec les familles des personnes décédées. Le CICR aide les praticiens et les instituts forensiques à mettre en place des pratiques durables dans ce domaine.

 

Catastrophes

Lors de catastrophes de grande ampleur (passage de l'ouragan Dorian aux Bahamas, par exemple), le CICR collabore avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et leur Fédération internationale afin d'évaluer les besoins en matière d'identification forensique des communautés touchées et de guider les autorités en vue d'une gestion digne des morts. Ces recommandations portent notamment sur la recherche des corps et leur entreposage temporaire, la collecte d'informations ante mortem et l'organisation de l'inhumation ou incinération.

©Daniele Volpe / ICRC

Migration

En Afrique du Sud, les initiatives de renforcement des capacités forensiques sont essentiellement axées sur les cours de formation et sur le nombre important de corps non identifiés inhumés chaque année. Les autorités estiment qu'il s'agit en grande partie de migrants irréguliers, originaires de pays en proie aux conflits et à la violence, à la pauvreté, au chômage ou à d'autres défis sociétaux.

Dans le cadre des efforts déployés depuis 2016, le CICR a mis en place un projet –intitulé « Les migrants disparus ou décédés et leurs familles » – qui est mené en collaboration avec les autorités compétentes en Afrique du Sud et au Zimbabwe.

Ce projet montre au fil des ans qu'une collaboration étroite entre le CICR et les prestataires locaux de services forensiques conduit à l'amélioration du processus d'identification (en termes de pratiques et de résultats) et à une réduction substantielle du nombre de personnes inhumées sur place sans avoir été identifiées.

Voir la vidéo Travailler pour le CICR : spécialiste forensique